Comme de coutume, il convient de faire le bilan de l’année cinématographique et d’établir le classement des films qui nous ont le plus marqués ou étonnés.

Ce palmarès, évidemment très subjectif, se veut un peu à contre-courant de la plupart des classements publiés sur des sites confrères et dans la presse. Bien sûr, vous y trouverez quelques points communs, notamment quelques-uns des films-événements de l’année écoulée, mais nous avons une fois de plus cherché à privilégier des films qui nous ont fait vibrer, mais qui n’ont pas eu l’honneur d’une très forte exposition médiatique ou d’un succès public.

Ainsi vous n’y trouverez pas Avatar, film certes spectaculaire et divertissant, mais qui ne nous a ni bouleversés, ni éblouis… Vous n’y trouverez pas non plus Inglourious basterds, que nous avons aimé, mais qui n’est pas, à notre sens, le meilleur film de Quentin Tarantino. Ou de Gran Torino, car il s’agit d’un Eastwood « mineur » selon nous – les guillemets sont volontaires… Ou encore d’Harvey Milk, qui tient surtout sur la performance de Sean Penn.
De toute façon, tenter de classer les 300 ou 400 films vus chaque année est un exercice évidemment complexe, chaque film possédant ses propres qualités (ou ses propres défauts).
Il a fallu faire des choix parfois douloureux, écartant des petits films qui nous ont emballés, comme (500) jours ensemble, Une nuit à New-York, Good morning England, Amerrika ou Tokyo sonata… Et puis, il a fallu établir une hiérarchie parmi les films sélectionnés – une bonne trentaine – pour parvenir à ce Top 20 annuel.

Pour les trois premières places, pas de problème. Pour nous, le choix était évident. Avec sa mise en scène subtile, son mélange d’humour et de drame, d’intime et d’universel, Le temps qu’il reste était LE film du festival de Cannes cette année, et mérite amplement sa place en tête de notre liste. Still walking nous a bouleversés par sa mise en scène légère et pudique, belle comme une estampe accompagnant un haiku… Et Mary & Max ont réussi la prouesse de nous faire rire de leurs malheurs, de leurs petites tranches de vie grises et déprimantes.
Trois œuvres ayant en commun une réflexion pudique sur le sens de la vie, sur la façon de profiter des petits bonheurs, d’affronter les petits drames quotidiens. Trois chefs d’œuvre…
Après, on trouve en vrac des œuvres qui nous ont fascinés par leur originalité, la virtuosité de leur mise en scène, leur intensité. La liste est éclectique, comprend des films de tous horizons, de tous genres. Un peu à l’image de notre conception du cinéma : riche, varié, multiculturel et inspiré…

bande 1 - top 20 2009

1. Le temps qu’il reste (Palestine/Israël/France) d’Elia Suleiman

2. Still Walking (Japon) d’Hirozaku Kore-Eda

3. Mary & Max (Australie) d’Adam Elliot

4. L’Autre (France) de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic

5. Import-Export (Autriche) d’Ulrich Seidl

6. Tetro (Etats-Unis) de Francis Ford Coppola

7. Mademoiselle Chambon (France) de Stéphane Brizé

8. Antichrist (Danemark) de Lars Von Trier

9. 35 rhums (France) de Claire Denis

10. Un prophète (France) de Jacques Audiard

bande 2 - top 20 2009

11. Nulle part, terre promise (France) d’Emmanuel Finkiel

12. Whatever works (Etats-Unis) de Woody Allen

13. Bronson (Royaume-Uni/Danemark) de Nicolas Winding Refn

14. Bellamy (France) de Claude Chabrol

15. Ponyo sur la falaise (Japon) d’Hayao Miyazaki

16. Departures (Japon) de Yojiro Takita

17. Adoration (Canada) d’Atom Egoyan

18. Les noces rebelles (Etats-Unis) de Sam Mendes

19. The wrestler (Etats-Unis) de Darren Aronofsky

20. Canine (Grèce) de Yorgos Lanthimos

bande 3 - top 20 2009

Suivent, en vrac : Synecdoche New-York, Le ruban blanc, A l’origine, Volt, Coraline, Lascars, Un chat un chat

Et, tiens, pendant qu’on y est, cette année, j’ai vu suffisamment de navets pour faire un flop 5 des plus mauvais films :

5. The descent 2 (Royaume-Uni) de Jon Harris
4. Cyprien (France) de David Charhon
3. Paranormal activity (Etats-Unis) de Oren Peli
2. Scar 3D (Etats-Unis) de Jed Weintrob
1. Humains (France) de Jacques-Olivier Molon & Pierre-Olivier Thévenin

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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