– La peau de l’ours 2, de Zidrou & Oriol –

PdO000

Il y a 7 ans, Zidrou et Oriol nous charmaient totalement avec leur album La peau de l’ours, qui, après quelques pages sous le soleil méditerranéen, traversait l’Atlantique et nous débarquait sur la côte Est des Etats Unis au début des années 30 pour nous raconter la vie hors du commun de Don Palermo, alors jeune immigrant italien qui, de dresseur d’ours, devint l’homme de main d’un mafieux aussi craint que respecté.

Une histoire oscillant constamment entre amour et mort, romance et violence, passion et trahison…
Une histoire qui nous prenait aux tripes et au cœur…
Une histoire qui avait un début une fin, qui finissait là où elle avait commencé, sous le ciel d’Italie… sans appeler à une suite.

Quelle surprise, donc, de voir aujourd’hui arriver chez nos libraires ce nouvel album tout simplement intitulé La peau de l’ours 2 !

PdO001 PdO002

Heureusement, pas de résurrection à la Marvel ni d’énigmes à tiroir en ces pages : si ce livre reprend le titre du précédent, c’est uniquement qu’il se déroule à la même époque, prend ses racines en des lieux similaires, et traitera des mêmes grands thèmes : nous revoilà en Italie, à l’entre-deux guerres, à l’époque où l’insouciance régnait encore et que la dolce vita était un art de vivre. Nous découvrons le jeune Andrea se délectant tant de la brise chaude sur son visage que des mots doux de sa mère, alors qu’au volant de sa belle décapotable, son père les conduit à la campagne pour un agréable pique-nique au pied des oliviers. Pique-nique qui sera violemment interrompu par les commanditaires du « capo » du coin, tuant le père et violent la mère sous les yeux d’Andrea. Un acte que ledit « capo » – dont le but premier était uniquement d’impressionner le père – considérera comme un impardonnable dérapage, exécutant alors froidement ses hommes de main en représailles, et prenant le pauvre orphelin sous son aile. L’on suivra ensuite l’intégration du jeune Andrea dans la famille de cet homme surnommé Orso – « l’Ours », en français -, comment il y rencontrera l’amour, comment il gagnera le respect de cet homme puissant et influent, comment il gravira doucement mais sûrement les échelons de son organisation mafieuse, comment il deviendra finalement son deuxième fils… avec tout ce que cela implique.

PdO003PdO004

Comme pour le premier opus, il s’agit donc d’une histoire d’amour et de mort, de romance et de violence, de passion et de trahison…
Comme pour le premier opus, il s’agit donc d’une histoire qui nous prend aux tripes et au cœur…
Comme pour le premier opus, cette histoire est superbement mise en images par Oriol ; son trait anguleux et sec, pour ne pas dire aiguisé – idéal pour décrire la dureté de certaines scènes – sachant aussi s’arrondir et s’adoucir pour illustrer les âmes qui s’aiment et les corps qui s’entremêlent…
Comme pour le premier opus, on se laissera envoûter par ses couleurs dont la palette s’étendra du rouge sang au bleu de l’Adriatique, décrivant magnifiquement l’époque et l’ambiance de cette Italie d’un autre temps…

Comme pour le premier opus, on sera totalement sous le charme de cette seconde itération de La peau de l’ours, car malgré toutes ces similitudes, loin d’être une redite, ce deuxième album est une nouvelle invitation au voyage, aux mots et aux images si maîtrisés que l’on pourrait presque sentir la douce chaleur de l’air des Pouilles sur notre peau, entendre chanter le bel accent des personnages à nos oreilles, succomber au goût succulent des amaretti qui excite nos papilles… ou aux coups de bâton qui déchirent notre chair !

PdOcouv

* La peau de l’ours 2, de Zidrou et Oriol (Ed. Dargaud).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *