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– Le Fantôme de l’Opéra, de Christophe Gaultier –

Pour voyager dans le temps, il y a la science-fiction et ses DeLorean volantes, ou tout simplement la fiction et ses grands récits nous baladant dans des époques plus ou moins lointaines.
En adaptant Gaston Leroux, Christophe Gaultier nous ramène aujourd’hui dans le Paris du XIXème siècle.

Nous voici donc en 1869, au cœur du IXème arrondissement, Place de l’Opéra.
Devant nos yeux ébahis, se dresse la majestueuse façade du Palais Garnier, prestigieux bâtiment construit sous Napoléon III, lors des grands travaux parisiens d’Haussmann.
A peine entrés, nous sommes éblouis par la beauté du lieu, ses magnifiques colonnes de marbre rose, ses voûtes et ses grands escaliers vous menant à la somptueuse salle, ornées de lustres en cristal étincelants, de confortables sièges au velours soyeux, de dorures et moulures finement ciselées, de lourds rideaux d’un rouge profond encadrant une large scène…
Scène sur laquelle se déroule un spectacle à la hauteur du lieu, mélange de chant lyrique et de ballet gracieux…
Continuons notre ballade le long des couloirs de l’Opéra, et alors que nous passons près des bureaux administratifs, cédons à la curiosité éhontée nous poussant à jeter un œil par te trou de la serrure. Nous assistons alors à la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau directeur de l’établissement, le premier dictant les consignes au second, et insistant particulièrement sur le traitement spécial et les privilèges accordé à un certain «Fantôme de l’Opéra ».
Un fantôme ? Balivernes ! Jamais nous serons assez naïfs pour croire à de telles…
…mais ? Qu’est-ce donc ? Un cri ?!
Emportés par la foule, tirés et poussés vers l’origine du cri d’effroi, nous voici maintenant dans les coulisses où git le corps sans vie d’un pauvre homme retrouvé pendu. Des conversations alentours, nous apprenons qu’il était un machiniste travaillant ici, mais surtout qu’il fut la seule personne à avoir aperçu l’homme au visage inhumain que l’on nomme le Fantôme.
L’on peut se rassurer en affirmant que ce montre est une légende, un fantasme ; le crime, lui, n’en reste pas moins réel !

Nous voici alors embarqués dans une sombre histoire teintée de fantastique où se mélangent amour, mort, passion et compassion…

Et si les mots de Gaston Leroux sonnent si juste lorsqu’il s’agit de distiller le mystère, le suspens et l’horreur, les dessins si particuliers de Christophe Gaultier leur rendent parfaitement hommage grâce à ce trait aux accents expressionnistes illustrant à la perfection les émotions des protagonistes, et ce soin du détail hallucinant avec lequel il restitue chaque recoin de l’Opéra Garnier, en faisant un personnage à part entière du récit…
Enfin, les fabuleuses couleurs de Marie Galopin apportent la touche finale à ce bel ouvrage, offrant un plus indéniable à l’ambiance envoutante et inquiétante dans laquelle nous plonge la relecture de ce grand classique de la littérature.

Une belle ouverture pour ce qui s’annonce être un diptyque impressionnant.

Le Fantôme de l’Opéra, de Christophe Gaultier, d’après Gaston Leroux (ed. Gallimard – Fétiche).

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