78ème Mostra Internazionale d’Arte CinematograficaLa Biennale Cinema (Venise, Italie)
– du 1er au 11 septembre 2021

Venise 2021Comme l’an passé, la Mostra résiste au coronavirus. La 74ème édition du doyen des festivals de cinéma aura bien lieu du 1er au 11 septembre, sur le Lido de Venise.
Avec un Festival de Cannes décalé en juillet et ouvrant une nouvelle section non-compétitive avec Cannes Premières, on pouvait craindre que la Biennale ne récupère que des films de seconde classe ou des fonds de tiroirs. Fort heureusement, il n’en est rien.
Dès l’ouverture, les spectateurs pourront découvrir le nouveau film de Pedro Almodovar, Madres paralelas, avec Penelope Cruz, et si le cinéaste ibérique s’avère aussi en forme que l’an passé, cela promet d’en mettre plein les yeux. The human voice, son court-métrage avec Tilda Swinton, avait en effet enthousiasmé le Lido et donné le ton d’une édition 2020 de très bonne facture.
D’autres grands noms feront le déplacement : Jane Campion présentera The Power of the dog, créé pour Netflix, avec Benedict Cumberbatch et Kirsten Dunst. Pablo Larrain, un habitué du Lido, continue ses biographie sur des figures féminines fortes et tragiques. Avec Spencer, il s’intéresse au destin de Lady Di, incarnée pour l’occasion par Kristen Stewart. Paul Schrader défendra, lui, The Card counter, avec Oscar Isaac et Willem Dafoe.

Au programme, on trouve aussi les nouveaux films de quelques cinéastes solides. Trois détenteurs du Lion d’or reviennent en compétition : Gaston Duprat et Mariano Cohn, grands gagnants de la Mostra en 2016 avec Citoyen d’honneur, signent Competencia oficial et Lorenzo Vigas, lauréat du précieux trophée en 2015 pour Les Amants de Caracas, tentera le doublé avec La Caja.

Michel franco aurait pu prétendre au même prix l’an passé, s’il n’y avait eu le formidable Nomad Land. Il retente sa chance illico avec Sundown, qui réunit Tim Roth et Charlotte Gainsbourg.
Autre habituée, Ana Lily Amirpour, qui avait laissé sur leur faim les festivaliers avec son histoire de cannibales post-apocalyptique en 2016, tentera de les charmer avec Mona Lisa and the blood moon.

Parmi les français, Stéphane Brizé viendra y présenter son nouveau long-métrage, Un autre monde, avec Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, de quoi espérer une œuvre dans la lignée de l’excellent Mademoiselle Chambon. Xavier Giannoli viendra défendre illusions perdues, d’après le roman de Balzac. Et Audrey Diwan, habituelle co-scénariste de Cédric Jimenez, présentera son second long-métrage, adapté du roman d’Annie Ernaux, L’évènement.

La délégation locale à belle allure également puisque seront présents Paolo Sorrentino, avec E stata la mano di Dio, Mario Martone, avec Qui rido Io, les frères d’Innocenzo (America latina), Michelangelo Framartino (Il Buco) et Gabriele Mainetti et son improbable histoire de monstres de foires  durant la seconde guerre mondiale (Freaks out).

Maggie Gyllenhaal était dans le jury cannois, et c’est donc dans la compétition vénitienne qu’elle proposera son premier film en tant que réalisatrice, The lost daughter.
Elle fera partie des outsiders, comme Jan P. Matuszynski (Leave no traces), Natasha Merkulova et Aleksei Chupov (Captain Volkonogov escaped), Valentyn Vasyanovich (Vidblysk) ou Erik Matti (On the job : the missing 8)

Hors compétition, on retrouve des auteurs reconnus comme Yvan Attal (Les choses humaines), Leonardo di Costanzo (Ariaferma), Stefano Mordini (La scuola catolica), ou Roberto Ando (Il bambino nascosto).
La Mostra célèbre tous les genres et proposera du thriller (Last night in Soho d’Edgar Wright), du western (Old Henry de Potsy Ponciroli), du drame moyen-âgeux (The last duel de Ridley Scott), la SF (la version de Dune de Denis Villeneuve) et même de l’horreur (Halloween kills, l’attendue suite des aventures sanglantes de Michael Myers, signée David Gordon Green). Alléchant programme…

À côté des sections principales, Orizzonti propose un regard sur le monde à travers différents films issus de toutes les zones du monde. Bulgarie pour Miracol de Bogdan George Apetri, Lituanie pour Piligrimais de Laurynas Bareisa, Taïpei pour Pubu de Chung Mong-hong, Mexique pour El hoyo en la cerca de Joaquin del Paso ou El otro Tom de Rodrigo Pla, Égypte pour Amira de Mohamed Diab, Inde pour Once upon à time in Calcutta, et bien d’autres encore.Si cela ne suffit pas, les festivaliers pourront profiter de la sélection des Giornate degli authori et La Semana della critica, deux sections parallèles faisant la part belle aux jeunes auteurs, de la compétition de films en réalité virtuelle et d’une belle sélection de documentaires.

Bref, de quoi passer de délicieux moments dans les salles obscures et célébrer le 7ème Art sous toutes ses formes. On veut bien d’une autre injection de cinéma! Une double dose!

Plus d’informations : La Biennale

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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