Navets

Chalut tout le monde,

Déjà, je tiens à souhaiter une bonne année à mes congénères félins, cinéphiles ou non.
Plein de courses-poursuites endiablées, de coups de pattes et de coups de griffes, de quarts d’heure de folie, de ronronnements frénétiques et de bons petits plats…
Comme je ne suis pas chien, je souhaite aussi le meilleur à tous mes copains z’animaux de tous poils et de toutes plumes, et à vous, humains, que j’aime bien malgré vos défauts.
Si, si, vous avez des défauts… Déjà vous êtes étourdis. J’en veux pour preuve mon maître, Boustoune, qui a rédigé le Top Films 2012 d’Angle[s] de vue, mais a totalement omis d’y adjoindre son double maléfique, le “Flop Films 2012”. Alors c’est moi qui vais m’y coller.

Bon, je vous préviens tout de suite, il est fort probable que des films bien pires ceux présents dans cette liste aient eu la permission de sortie sur les écrans en 2012. Heureusement pour nous, on ne se tape pas toutes les daubes qui sortent. A vrai dire, on essaie plutôt de les éviter.

Souvent, il n’y a pas besoin d’avoir du flair pour piger qu’un film va être une calamité sans nom. La présence de Franck Dubosc ou Michael Youn au générique, par exemple, exhale un bon parfum de navet. (Pour 2013, Vive la France, le Borat du pauvre semble postuler directement à la première place du Flop 10 et au titre de l’affiche la plus laide de l’année. Bon après, on ne l’a pas vu, hein, mais ça ne donne pas envie…)

vive la france

Parfois, c’est plus compliqué et on se laisse piéger par un scénario qui avait l’air intéressant et donne, sous l’effet conjugué d’une réalisation calamiteuse et de cabots en roue libre, un désastre artistique total, ou alors, on va voir un film parce qu’on aime tel réalisateur ou tel acteur et on s’aperçoit que l’intrigue du film est aussi creuse que la cervelle de Brigitte Bardot et Gérard Depardieu quand ils vantent les mérites de la démocratie à la russe.
Et puis, il y a des coups tordus, comme quand Pascal Thomas nous livre un troisième épisode des aventures de Bélisaire et Prudence Beresford complètement foireux, très loin des attentes suscitées par les deux premiers, bien plus réussis.
Enfin, on peut aussi avoir envie, parfois, de se taper un vrai mauvais film, juste pour se reforger le sens critique et mieux apprécier les bons films.

Bon gré mal gré, même en évitant les pires bouses, on a quand même trouvé une bonne vingtaine de films méritant d’avoir leur place dans une liste des Flops 2012.
Et voici ce que cela donne :

Flops 2012

10. Contrebande
9. Mais qui a re-tué Pamela Rose?
8. Associés contre le crime
7. Bangkok renaissance
6. Sur la piste du Marsupilami
5. Resident Evil : extinction
4. Silent hill : révélation 3D
3. Lady Vegas
2. Cornouaille
1. Alex Cross

 

Pourquoi?

Parce que Contrebande est du grand n’importe quoi scénaristique, alternant rebondissements prévisibles et scènes d’action improbables, que ses acteurs sont en roue libre et que la mise en scène est d’une platitude à pleurer.

Parce que voir Kad Merad donner des coups de pieds dans une porte battante pendant cinq minutes, ça nous afflige plus que ça ne nous fait rire, et que ça ne valait pas le coup de retuer Pamela Rose si c’était pour nous infliger ces gags poussifs.

Parce que Associés contre le crime est du foutage de gueule total, un crime cinématographique, justement, que ne pardonneront ni les fans d’Agatha Christie, ni ceux qui avaient aimé les deux premiers volets. Et parce que le garde du corps bodybuildé qui se dégonfle au sens propre, c’est la scène la plus débile de l’année.

Parce que le film d’arts martiaux à la française, ce n’est pas encore ça… Bangkok renaissance est porté par des bonnes intentions, mais le film est fauché et le résultat est donc un peu cheap.

Marsupilami Wilson

Parce qu’avec cette version ciné des aventures du Marsupilami, Chabat signe son plus mauvais film depuis Rrrrrrr et que Lambert Wilson grimé en drag-queen qui se trémousse sur du Céline Dion pendant dix minutes, c’est juste insupportable.

Parce que ça suffit comme ça avec les adaptations foireuses de jeux vidéo horrifique. Entre les Resident Evil qui ressemblent de plus en plus à une parodie de Matrix et qui lassent même les spectateurs les moins regardants et la suite de Silent Hill qui confirme tout le mal qu’on pensait de Michael J. Bassett, le niveau frôle le zéro absolu.

Parce qu’on a toujours pas compris quelle mouche a pu piquer Stephen Frears quand il a accepté de tourner Lady Vegas, biopic dispensable et ratage coûteux, plombé de surcroît par le cabotinage crétin de Rebecca Hall.

Alex Cross - 5

Parce que Cornouaille nous a désagréablement surpris et même nous a saoulés, avec sa psychologie de bazar, ses personnages ridicules et ses spectres agaçants (et vice versa). Un fantôme de film…

Et, le meilleur du pire pour la fin, parce qu’Alex Cross réussi la prouesse d’être à la fois un thriller mollasson et improbable, une mauvaise adaptation littéraire (d’un mauvais roman, certes), une purge au niveau de la mise en scène et un des plus mauvais jeux d’acteurs de l’année. Le tout emballé dans un propos assez nauséabond sur la vengeance et le droit à la justice expéditive. Beurk.

Bon, et tant que je suis là, j’en profite aussi pour vous livrer le Top Cat. Vous savez, mon classement des quat’ meilleures performances félines de l’année.   

Top Cat 2012

1. les félins de… Félins
2. Mr Whiskers & le Chat Vampire dans Frankenweenie
3. les matous dans Les Vieux chats
4. Anne Hathaway, délicieuse Catwoman dans The Dark knight rises

J’ajouterai, pour le fun, la “grosse chatte” des Kaïra, pour les amateurs d’humour gras.

Allez hop, c’est bon pour les tops et flops. C’est parti pour 2013.

Plein de ronrons,

Scaramouche

Scaramouche

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Scaramouche est un... chat. Son heureux maître, Boustoune, l'a baptisé ainsi après l'avoir vu escalader les rideaux et pratiquer l'escrime contre les plantes vertes, à la manière d'un héros de film de cape et d'épée. (Il a longtemps hésité avec Channibal et Cat Vador, mais bon...) Evidemment, avec un tel nom, l'animal ne pouvait que devenir cinéphile. Comme il n'avait rien d'autre à faire que de glander toute la journée sur le canapé, il s'est gavé de DVD et s'est forgé sa culture cinématographique, avant d'accepter de devenir critique pour Angle[s] de vue. Sa spécialité ? Les films dont les félins sont les héros. Et les films qui parlent de boxe et de sports de combat (il kiffe). Mais il doit aussi se farcir la plupart des critiques de films pour enfants (il kiffe aussi, sans l'avouer...). Il aime donner quelques coups de griffes aux films qu'il n'aime pas, et complimenter ceux qu'il aime de sa plus belle plume (volée à un pigeon trop téméraire). En tout cas, il n'aime pas les critiques qui ronronnent. Qu'on se le dise...

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