Avant l’ouverture officielle du Festival de Cannes, les organisateurs distillent les informations au compte-gouttes.

Déjà, il y a eu un nombre assez conséquent d’ajouts à la sélection officielle. Il va être une nouvelle fois compliqué de caser certains films dans le programme…

La compétition officielle s’enrichit de trois nouveaux longs-métrages : Michel Hazanavicius, avec La Plus précieuse des marchandises; Mohammad Rasoulof avec The Seed of the sacred tree et Emanuel Parvu avec Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde. La présence des deux premiers n’est pas une surprise. Hazanavicius est un habitué de la sélection officielle, et principalement de la compétition, depuis The Artist, en 2011. Rasoulof, lui, découvrira le grand bain cannois, mais il est déjà l’une des valeurs sures du festival, en ayant remporté plusieurs prix dans la section Un Certain Regard. Pour Un homme intègre, il avait même remporté le prix principal de la section. Et beaucoup, nous y compris, pensent qu’il avait le niveau pour postuler à la précieuse Palme d’Or.
La présence du troisième est plus surprenante. D’abord connu en tant qu’acteur, notamment chez Cristian Mungiu (Baccalauréat, Contes de l’âge d’or), Emanuel Parvu est aussi réalisateur, mais ses deux premiers longs-métrages n’ont pas connu un grand succès. Avec celui-ci, il sera placé directement sous les feux des projecteurs du Grand Théâtre Lumière. A voir s’il pourra créer la surprise au palmarès…

Hors-compétition, le festival présentera Le Comte de Monte Cristo, nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas par Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, avec Pierre Niney dans le rôle-titre. Le film était pressenti pour faire la clôture du festival, mais sa date de projection n’est pas spécifiée dans le communiqué de presse.

Les sélectionneurs ont également ajouté quatre films en séance spéciale : Spectateurs d’Arnaud Desplechin, Nasty du roumain Tudor Giurgiu, le documentaire d’Oliver Stone sur le président brésilien Lula et le nouveau Lou Ye, An unfinished film. Et deux films dans la section Cannes Première :  Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel et Maria de Jessica Palud.

Trois films de plus également dans la section Un Certain Regard : When the light breaks de l’islandais Rúnar Rúnarsson fera l’ouverture, Céline Sallette passe derrière la caméra pour la première fois avec Niki et Gints Zilbalodis mettra un peu d’animation avec son Flow, dessin animé mettant un chat en fâcheuse posture, se réveillant dans un univers envahi par l’eau.

Enfin, il a été annoncé que la version restaurée du Napoléon d’Abel Gance ferait l’ouverture de Cannes Classics. La section fêtera quelques anniversaires : 100 ans de la Columbia avec Gilda, 70 ans des 7 samouraïs de Kurosawa, 60 ans des Parapluies de Cherbourg et 40 ans de Paris, Texas… Elle proposera une belle sélection de films restaurés et de documentaires sur le cinéma, ainsi que l’ultime film de Jean-Luc Godard, Scénarios.

Nous avons omis de mentionner, dans notre article sur la sélection officielle, qu’il y aurait, pour la première fois, une section immersive, avec six films en compétition et six films hors compétition, pour montrer la vitalité de la production en VR.

Autre oubli, la Palme d’honneur qui sera remise à George Lucas lors de la cérémonie de clôture. Aïe, quand on pense que l’auteur de La Guerre des étoiles est probablement à l’origine de l’amour du cinéma de l’auteur de ce texte, cet oubli fait mauvais genre… Les organisateurs ont aussi annoncé une autre Palme d’honneur, remise au Studio Ghibli qui, en quarante ans, a offert de nombreuses pépites aux cinéphiles amateurs d’animation nippone.

Pour boucler cet article, ajoutons que les jurys commencent petit à petit à être annoncés.
Le cinéaste québécois Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard, composé de la cinéaste franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, de la cinéaste marocaine Asmae El Moudir, de l’actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique américain Todd McCarthy. ,  même si les membres du jury principal ne sont pas encore tous connus.
Lubna Azabal aura la charge de présider le jury des Courts-Métrages et de la Cinef’. A ses côtés, l’ancien délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, Paolo Moretti, la cinéaste Marie-Castille Mention-Schaar, la productrice et réalisatrice Claudine Nougaret et le cinéaste Vladimir Perisic.
Baloji et Emmanuelle Béart seront en duo pour présider le Jury de la Caméra d’Or, qui aura la tâche de primer le meilleur premier film, toutes sections confondues, incluant la Quinzaine des Cinéastes, l’ACID et la Semaine de la critique.
Il manque encore le jury de la compétition officielle qui devrait être annoncé prochainement. On sait juste que Greta Gerwig en sera la présidente. Mais elle devrait être accompagnée de personnalités importantes du monde du 7ème Art…

 

COMPETITION

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES de Michel Hazanavicius

TREI KILOMETRI PANA LA CAPATUL LUMII de Emanuel Parvu

THE SEED OF THE SACRED FIG de Mohammad Rasoulof

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HORS COMPÉTITION

LE COMTE DE MONTE-CRISTO de Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte

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CANNES PREMIÈRE

VIVRE, MOURIR, RENAITRE de Gaël Morel

MARIA de Jessica Palud

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SÉANCES SPÉCIALES


SPECTATEURS
de Arnaud Desplechin

NASTY de Tudor Giurgiu

LULA de Oliver Stone

AN UNFINISHED FILM de Lou Ye

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UN CERTAIN REGARD

WHEN THE LIGHT BREAKS de Rúnar Rúnarsson – Film d’ouverture de la section

NIKI de Céline Sallette | 1er film

FLOW de Gints Zilbalodis

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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