Chers lecteurs,

L’année 2015 a été plutôt chaotique.

L’actualité a été marquée par les deux attentats qui ont endeuillé Paris, en janvier et en novembre dernier, le conflit syrien, l’exode massif des migrants vers l’Europe, la progression inquiétante des idées fascistes et de la xénophobie en France et en Europe…
Cela ne fait qu’ajouter à la morosité ambiante, la France restant marquée par la crise économique. Le gouvernement n’a pas été en mesure de tenir sa promesse de l’an passé, à savoir inverser la courbe du chômage.

L’année cinématographique s’achève également par un bilan en demi-teinte.
Beaucoup de cinéastes attendus ont fortement déçu (Fatih Akin, Wim Wenders, Noah Baumbach, Scott Cooper, Amos Gitaï , par exemple) ou livré des oeuvres mineures au regard de leur filmographie (Clint Eastwood, Woody Allen, Matteo Garonne, Denis Villeneuve, Kyoshi Kurosawa, Hirokazu Kore-Eda, Michael Mann, Michel Gondry entre autres).  Il y a heureusement eu des auteurs au rendez-vous (Alejandro Gonzalez Iñarritu, Nanni Moretti, Paul Thomas Anderson, Jia Zhang-Ke, Pablo Larrain…) et de belles révélations (de It Follows à Mustang, en passant par La Nina del Fuego), mais globalement, 2015 laissera sur sa faim la plupart des cinéphiles.
Bien sûr, nous avons sûrement raté quelques pépites parmi les dizaines de films qui sont sortis par semaine. Mais encore aurait-il fallu que ces films soient facilement visibles. La plupart des films d’art et essais doivent se contenter d’une sortie confidentielle dans une salle ou deux à Paris et sont retirés de l’affiche au bout d’une semaine.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur, les multiplexes offrant de moins en moins de place aux films fragiles, préférant garder plusieurs salles pour diffuser les blockbusters ou les films supposés plus rentables. Chaque année, on voit nos salles obscures squattées par les super-héros, les films d’action pour ados de type Hunger Games, les succédanés paranormaux de Paranormal activity et autres films d’horreur façon “found footage” filmés avec les pieds pour faire plus vrai, et les comédies françaises formatées dont les seuls gags drôles –et encore…- sont contenus dans la bande-annonce. Cette année, on peut leur rajouter le film érotique cheap pour midinettes et ménagères en quête de frisson coquin, et les remakes foireux (Pension complète, Knock Knock, Annie, Poltergeist…). L’an prochain, on peut s’attendre à voir fleurir des space-opéras prêts à surfer sur le succès de Star Wars.
Vous n’en avez pas assez de voir ces films commerciaux sans âme, pour la plupart, priver de public des films plus intéressants, plus novateurs, plus intelligents? Nous si… Et apparemment, nous ne sommes pas les seuls, puisque la fréquentation des cinéma a baissé en France en 2015. Peu, d’accord (-1,4%), mais si vous retirez le phénomène Star Wars : Le Réveil de la Force et ses 7 millions d’entrées, la baisse paraitrait plus importante…
Et parmi ceux qui sont allés voir les “gros” films de l’année, beaucoup ont déploré leur manque d’inspiration ou leur médiocrité…

Pour Angle[s] de vue, l’année a été tout aussi chaotique. Aux problèmes techniques rencontrés par le site et aux tentatives de piratages diverses et variées se sont ajoutés une grosse fatigue, un manque de motivation pour écrire sur les films proposés chaque semaine.
L’envie revient peu à peu. On aimerait ajouter à nos bonnes résolutions un taux de publication plus élevé, mais ne brusquons pas les choses. Nous allons reprendre à notre rythme, en espérant que les films de 2016 seront à la hauteur de nos attentes et que nos lecteurs fidèles le resteront encore un peu.

Nous vous souhaitons donc une très belle année cinématographique et, de façon plus générale, une merveilleuse année 2016, pour vous et vos proches.
Profitez de la vie et des plaisirs qu’elle peut offrir, sortez dîner dans les restaurants ou boire des verres dans les bars, allez au cinéma, au théâtre, aux concerts, voyez parents et amis… Bref, soyez heureux!

Bonne année !

 

copyright Pepperwest 2015

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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