BarrageCatherine (Lolita Chammah) rentre au bercail après dix années d’errance, entre toxicomanie et dépression. Elle cherche à renouer les liens avec sa fille, Alma (Thémis Pauwels), dont la garde a été confiée à sa  propre mère (Isabelle Huppert). Hélas, cette dernière s’oppose à ses visites. Elle essaie de faire de la fillette une championne de tennis et ne veut pas que sa préparation soit perturbée par ce retour improbable.
Alors, Catherine enlève l’enfant et l’emmène pour une escapade en forêt, durant laquelle elle vont réapprendre à se connaître et à tenter de refermer leurs vieilles blessures psychologiques.

Le principe, un road-movie champêtre permettant à un lien parent-enfant de se resserrer, est à peu près similaire à Bright Nights, présenté en compétition. Et le résultat est assez similaire : un film trop long, ennuyeux, au sujet déjà traité mille fois ailleurs, et avec plus de subtilité… On pourrait presque reprendre la même critique, ironique et cinglante. Mais, à la différence du film quasi mutique de Thomas Arslan, il y a davantage de dialogues dans Barrage. Alors, nous pouvons nous amuser à construire notre avis à partir de quelques répliques du film de Laura Schroder.

”- Ca te plaît, cette musique?
– Mmmmm…
– Mmmmm oui ou Mmmmm non ?
– Mmmmm non…”

En tant que spectateur, on dit la même chose du film, à ce moment-là. Mmmm…
Oh, on ne peut pas dire que l’on déteste, car le film n’est pas déplaisant. Lolita Chammah et la jeune Thémis Pauwels font ce qu’elles peuvent pour que l’on croie à leur relation mère-fille compliquée. La mise en scène est propre, à défaut d’être brillante. Mais Mmmm non… Vraiment, on n’accroche pas. On se dit qu’on commence à s’ennuyer devant ce road-movie art & essai et on se demande combien de temps le voyage va encore durer…

“Quand c’est plus possible, c’est encore possible!”

Eh oui… Après plus de soixante-dix minutes d’errance, on agonise devant ce scénario ultra-prévisible, sans relief et on se dit que, puisque la cinéaste n’a pas grand chose à dire, le calvaire va vite se terminer. Pourtant, il va falloir encore supporter une bonne demie-heure de platitude totale.
A un moment, on se dit que le récit va basculer dans le fantastique et prendre une dimension plus intéressante, lorsque, dans le chalet de famille qui constitue l’ultime point de chute des fugitives, se réveillent des fantômes du passé. Hélas, il ne s’agit que d’un rêve… On revient très vite à du mélodrame arty bien plombant.

“Allez, on rentre à la maison”

Volontiers! D’ailleurs, on aurait dû le faire plus tôt. Cela nous aurait évité de subir ce film ennuyeux à mourir, qui se contente de développer mollement cette histoire d’amour mère(s)-fille(s) tourmentée et ne traite que très superficiellement de son sujet secondaire : les vieux rêves que les parents cherchent à assouvir par procuration, à travers leurs enfants, et les conséquences sur ces derniers.
Est-ce que Barrage nous a plu? Mmmm… Pas du tout!

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Note :
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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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