– Nocturno, de Tony Sandoval –

Pas évident de résumer l’histoire de Nocturno, tant Tony Sandoval s’amuse à nous balader entre rêve et réalité, dans un monde bien à lui, peuplé de fantômes, de cadavres, et de monstres marins…

Ceci dit, aussi étranges soient-elles, ces créatures seront finalement moins effrayantes et dangereuses que les humains croisant la route de Seck, notre héros.

Entre un oncle violent l’ayant recueilli à la mort de son père, un groupe de musiciens jaloux de son talent et prêts à tout pour ne plus souffrir sa concurrence, ou ce monsieur malsain qui amène les petits enfants dans la forêt, Seck devra mener un combat permanentet éprouvant pour espérer trouver enfin la paix.

Heureusement, pour l’aider dans cette lutte de tous les jours, il pourracompter sur les conseils avisés de son défunt père, l’agilité et la force hors du commun de son double obscur, ou encore, la plus forte de toute les armes : l’amour de celle qui fait battre son cœur !

Dans cette œuvre de jeunesse que rééditent aujourd’hui les éditions Paquet, nous retrouvons donc tout ce qui deviendraplus tard les thèmes de prédilections de Sandoval, mais traités avec une approche infiniment plus brute et directe.
Au long de ces 220 pages, on se laissera submerger par une véritable avalanche de sentiments en tout genre : haine, amour, peur, joie, folie…
Un déferlement frontal et violent, mais ô combien puissant et prenant !

Ce recueil sera aussi l’occasion de voir le style graphique si particulier de Sandoval se créer, se chercher, et se sublimer sous nos yeux.
L’artiste s’essayant icià des techniques variées et diverses, son traitoscille constamment entre hachures frénétiques au crayon à papier, extrême finesse de l’encre de Chine, ou vaporescence des aquarelles… et passe sans crier gare du noir et blanc le plus sombre aux couleurs les plus vives !

 

Un incroyable univers visuel nous offrant de magnifiques illustrations, bien sûr, mais permettant aussi et surtout de donner corps et traduire en imagecertaines choses que l’on ne fait habituellement que ressentir : la puissance d’une voix ou la finesse d’une mélodie, le tumulte d’une tempête ou la caresse d’une brise, la douleur d’un coup encaissé ou la douceur d’un baiser échangé…

Une histoire d’amour et de mort où le romantisme le dispute à la violence, une poésie macabre qui nous effraie autant qu’elle nous fascine…

Nocturno, de Tony Sandoval (ed. Paquet).

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