Parce que rien n’est encore gagné et qu’il faut continuer de se battre pour sauver les Requins Marteaux (détails, ici), pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en se ruant sur Les Melons de la Colère, le dernier livre de Bastien Vivès paru dans la collection BD-Cul (leader de l’édition indébandante).
Un détournement trash du roman de Steinbeck qui nous donnera l’occasion de découvrir autrement cet auteur des plus intéressants. Le chouchou de la jeune génération, célèbre grâce à des albums sensibles et délicats comme Elle(s) ou Le Goût du Chlore, se lâche ici totalement ; tant sur le sujet – une jeune et naïve campagnarde aux seins démesurés se fait abuser par tous les notables du coin -, qu’au niveau dessin où il reviendra vers un graphisme plus proche de ce qu’il a coutume de nous montrer sur son blog (ici) : un trait libre, lâché, et minimaliste, proche du figuratif mais ô combien expressif.
Et si l’auteur se dévoile sous un nouvel angle avec ce livre, Les Melons de la Colère nous proposera également une autre approche de la collection BD-Cul à proprement parlé : même si le côté parodique et l’humour seront toujours au rendez-vous, ce quatrième opus y apportera également un côté dramatique et une certaine violence inattendus ; les scènes de cul se révélant ici plus dérangeantes qu’excitantes, suscitant plus le malaise que l’érection…
Alors, face à une telle occasion participer à la survie d’une des maisons les plus audacieuses de ces 20 dernières années, tout en vous plongeant dans les fantasmes les plus pervers d’un des auteurs les plus en vogue de cette décennie, vous ne pourrez décemment pas vous retenir de dévorer à pleines dents ces succulents melons !
Les Melons de la Colère, de Bastien Vivès (Ed. Les Requins Marteaux / BD-Cul).
* PS : Rassurez-vous, même si ce nouveau volume peut paraître plus sérieux que les précédents, vous y retrouverez toujours les hilarants bonus, fausses pubs, histoires courtes, et citations improbables d’hommes célèbres ayant fait le succès de la collection…
…le tout emballé dans ce packaging kitchissime qui pique les yeux tout en réchauffant le cœur (et les couilles, me direz-vous).