– La Planète des Vülves, de Hugues Micol –

Quoi ? Qu’entends-je là, bande de coquinous lubriques : le p’tit film cochon du dimanche soir sur M6 vous manque ? Qu’à cela ne tienne : fourrez votre nez (ou autre chose) dans les nouveautés des Requins Marteaux et jetez votre dévolu (ou autre chose) sur La Planète des Vülves, le tout nouvel album venant enrichir leur collection BD-Cul !

A l’heure où le net vous propose des grosses scènes de baises hardcore à tout bouts de clicks et où Hollywood vous propose une nouvelle trilogie Star Wars où l’on peine à trouver une scène non-engendrée par un ordinateur ultra-perfectionné ; Hugues Micol nous propose un agréable voyage dans le temps avec cette aventure de Science-Fiction érotique bourrée de nostalgie.

Voyage dans le temps, tout d’abord, au niveau du cul : ici, nos belles amazones ne connaissent pas le ticket de métro d’aujourd’hui ou l’épilation intégrale des p’tites écolières vicieuses à jupes plissées. Que nenni, ici, on parle (et on matte) des femmes des vraies, celles qui arborent fièrement une bonne grosse foufe à l’ancienne, bien touffue et drue ; de ces femmes à la fesse charnue et à la poitrine agressive ornée des deux gros tétons en béton armé ; de ces femmes aux jambes sans fin qui savent porter de longues cuissardes en cuir et qui ne s’embarrassent surtout pas avec d’encombrantes culottes, rien à cacher et prêtes à dévorer sans vergogne le premier mâle qui passe !

Voyage dans le temps, aussi, au niveau de l’histoire : à l’époque, on ne vous balançait pas gratuitement de grosses parties de fesses, comme ça ! Non, môssieur, à l’époque, on savait raconter des histoires ! Comment ça, elles n’étaient que prétextes et enrobages sans goût pour pouvoir exhiber des corps entrelacés s’adonnant allègrement à la fornication ?! Je ne peux vous laisser dire ça quand je vois la profondeur et la portée philosophique de celle-ci, où deux valeureux astronautes français sont missionnés de sillonner l’espace à la recherche d’une planète regorgeant de femmes afin de résoudre le curieux mal frappant la Terre : seuls des enfant de sexe masculin viennent au monde, entraînant frustration, violence et climat de révolution sur notre belle planète bleue, alors uniquement peuplée de mâles en manque !
Et cette magnifique histoire n’est pas que l’occasion de montrer du cul, elle est aussi l’occasion de traiter des thèmes chers à cette époque, comme les méchants chinois au regard bridé et sournois, l’importance de notre grand pays face aux blocs américain et russe, les ex-pétainistes cachés parmi nos valeureux citoyens…

Voyage dans le temps, enfin, dans la forme : pas de belle double page sur laquelle s’étalerait un magnifique croiseur interstellaire réalisé avec moult effets à la tablette graphique. Là, on nous sert de la bonne vieille SF à papa, désuète à souhait mais si touchante, que ce soit dans les choucroute Feux de l’Amour qui trônent sur les crânes des héroïnes en guise de cheveux, dans les combinaisons spatiales chourées dans la garde-robe du costumier d’Ed Wood, dans les vaisseaux se voulant innovants et à la pointe de la technologie alors qu’ils sortent tout droit du musée du Bourget, dans les décors futuro-kitchs tendance art-déco-plastoc des années ’80… et même dans les noms bien franco-français des personnages, de Brindivier à Chabroulin en passant par Vaugirard !

Au final, on serait presque émus par ce vibrant hommage à une époque révolue, sorte de croisement entre Flash Gordon, Barbarella et Lady Chaterley
…presque émus s’il n’était pas si foutrement drôle et décalé !
En clair, si vous voulez vous taper une bonne gaule et satisfaire votre libido, passez votre chemin, mais si vous voulez vous taper une bonne barre de rire et vous rincer l’œil au passage, alors bienvenue sur la Planète des Vülves !

La Planète des Vulves, de Hugues Micol (ed. Les Requins Marteaux)

5 Comments

on “– La Planète des Vülves, de Hugues Micol –
5 Comments on “– La Planète des Vülves, de Hugues Micol –
  1. Très sympa ton blog! Comme je suis amateur de touffes à l’ancienne, de BDs (également), de ce que font les Requins marteaux, bref, j’ai commandé la BD dont je viendrai ici même chanter les louanges ou bien fouler au pied la rage aux lèvres!

  2. @ Julien :
    Héhé, ami de la touffe, tu ne peux être déçu par un tel album…
    …et tu en seras plus que triplement convaincu(l) quand tu découvriras les succulents (et très fins) bonus à la fin… dont un du grandissime génialissime Bouzard !

    Haroun Tazieff lui-même aurait dit à propos de ce bouquin :
    « j’ai les couilles en fusion »

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