Blanche Neige & les 7 nains, Bambi, Le Livre de la Jungle, Le Roi Lion, Toy Story, Ratatouille, L’Etrange Noël de Monsieur Jack, Le Roi et l’oiseau, Chicken run, Persepolis… Autant de titres qui réveilleront de doux souvenirs aux amateurs de cinéma d’animation et de 7ème art tout court.

Pourquoi ces films se sont-ils imposés comme de grands classiques? Qu’est-ce qui en fait des jalons importants de l’histoire du cinéma d’animation? Quelle est leur genèse? Dans quel contexte sont-ils sortis?
Autant de questions auxquelles tente de répondre Gersende Bollut dans son ouvrage “50 longs-métrages d’animation expliqués”, publié dans la collection ”Pourquoi est-ce un chef d’oeuvre”, aux éditions Eyrolles.

© Disney

Le journaliste a sélectionné cinquante longs-métrages, datant des années 1920 à nos jours, et représentant à peu près toutes les techniques d’animation possibles, du dessin-animé classique au manga, du théâtre d’ombres aux images de synthèse, des marionnettes aux figurines en pâte à modeler…
Pour chacun, il revient sur le contexte de production de l’oeuvre, le parcours du cinéaste, l’accueil critique et public du film, et en livre une analyse courte, mais concise et instructive, agrémentée d’une illustration pleine page.

Parmi les oeuvres sélectionnées, beaucoup de films des Studios Walt Disney, qui a longtemps régné sans partage sur le dessin animé, des longs-métrages Pixar, qui constituent la référence en matière d’animation 3D, quelques fleurons du cinéma d’animation japonais, mais aussi plein d’oeuvres moins connues du grand public, et néanmoins des chefs-d’oeuvres absolus.
Par exemple, Les Aventures du Prince Ahmed, le premier long-métrage d’animation de l’histoire du cinéma, un conte fantastique réalisé avec des silhouettes en papier découpées. Ou Le Roman de Renard, une merveille signée Ladislas Starewitch, La Ferme des animaux, de John Halas et Joy Batchelor, La Planète sauvage de René Laloux, le Sinbad de Karel Zeman.
Et il met en avant quelques raretés comme Allegro non troppo de Bruno Bozzetto, Les Temps héroïques de Jozsef Gémes, ou, plus récemment, Mary & Max d’Adam Elliot ou Sita chante le blues de Nina Paley.

© Nina Paley

Evidemment, certains choix pourront sembler discutables aux spécialistes de l’animation.
On pourra s’interroger sur les raisons de la présence du Petit dinosaure et la vallée des merveilles, dont le seul souvenir mémorable reste le thème musical qui sert d’ouverture aux cérémonies du festival de Cannes. Ou se demander pourquoi le cinéma de Miyazaki n’est représenté que par le seul Château de Cagliostro plutôt que par Totoro ou Le Voyage de Chihiro. On pourra aussi s’insurger contre l’absence de films comme Valse avec Bachir, Amer béton, Shrek, Fritz the cat, … Ou celle des adaptations de BD Franco-belge, d’Astérix aux Schtroumpfs. Ou encore celle des productions Jim Henson (Les Muppets, Dark Crystal)…
C’est là la limite de l’exercice. Mais la plupart des oeuvres choisies ne souffrent d’aucune contestation et cette sélection, ainsi que les analyses critiques qui l’accompagnent, donnent furieusement envie de découvrir ou redécouvrir ces fleurons du cinéma d’animation. Et c’est bien là le principal.

A noter que cette collection “Pourquoi est-ce un chef d’oeuvre?” comprend également trois autres ouvrages, s’intéressant à des oeuvres d’art (sculpture & peinture), des photographies célèbres, et des créations de mode, en attendant, probablement, d’autres ouvrages.

©ed. Eyrolles/les armateurs/Maybe movies

”Pourquoi est-ce un chef d’oeuvre? 50 longs-métrages d’animation expliqués”
de Gersende Bollut – préface d’Yvan West Laurence
12,90 € – 224 pages – 18,5 x 13,3 cm
éditions Eyrolles – www.editions-eyrolles.com

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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