Tout ce que fait Anne-Lise Nalin est beau.
OK, cette affirmation, comme ça, de but en blanc, peut paraître un brin péremptoire, et pourtant : de par son trait tout en douceur, subtil et sensible, élégant et aérien, il est difficile de dire le contraire. Chaque personnage, chaque visage, chaque regard qu’elle esquisse dégage un tel charme, exprime tant d’émotion et de tendresse…
Alors, avec un tel « pouvoir », même lorsqu’elle illustre l’histoire d’une ado’ en passe de devenir aveugle – et qui, au-delà de sa cécité, doit de plus accepter le fait de devoir abandonner son rêve de devenir une grande violoncelliste – eh bien, le résultat, loin d’être plombant, se révèle au contraire doux, tendre et touchant.
Bon, faut dire que le scénario n’est pas en reste non plus : via l’histoire de cette jeune fille, Le cœur en braille relatera également celle de son camarade de classe, un garçon vif mais malheureusement très peu adapté au système et passablement réfractaire aux règles, qui fera pourtant tout son possible pour l’aider à accomplir son rêve… et en sortira lui-même grandi, plein de rigueur, de combativité, d’empathie et de confiance en lui.
Beau pour les images sublimes qu’il nous offre, beau pour le message plein d’espoir qu’il délivre, beau pour les belles valeurs qu’il véhicule, beau pour les émotions qu’il provoque… le cœur en braille est un beau livre, tout simplement.
Le cœur en braille, de Joris Chamblain & Anne-Lise Nalin (Ed. Dargaud)