– L’impudence des chiens, d’Aurélien Ducoudray & Nicolas Dumontheuil –

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Drame !
Le comte de Darville, pourtant des plus vaillants face à la folie meurtrière d’un champ de bataille lorsqu’il s’agit d’étêter un ennemi, se retrouve bien impuissant face à la douce intimité d’une chambre lorsqu’il s’agit des tétés de sa demie, la comtesse de Figule.

Tragédie !
Lasse de ne passer à la casserole, la comtesse devient comme folle : face à cette trique molle, sa patience s’étiole… « l’abstinence, ras l’bol » ! (Que n’ai-je affirmé qu’elle n’en puit plus : la rime eut été plus riche en « u » ?!).

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Coup de théâtre !
Faute de se faire tirer par un comte enhardi, la comtesse décide de tirer parti de ce comte ramolli ! Afin de se faire un pécule, la comtesse de Figule l’accule : bon gré, mal gré, le comte devra se soumettre au Congrès.

Farce !
Ledit Congrès se résume de fait à une partie de jambe en l’air, face à un jury en charge d’attester qu’il peut la satisfaire ! Et si le comte ne se révèle capable de prouver devant qui de droit qu’il saura éprouver la comtesse en l’endroit, celle-ci sera en bon droit de lui réclamer ce qu’il lui doit : la moitié de ses terres et fortune lui semble de bon aloi !

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Quelle farce, en effet, que cet album !
Attention, loin de moi l’idée d’employer ce terme en un sens péjoratif, bien au contraire : Aurélien Ducoudray redonne ici son sens premier et ses lettres de noblesse à la farce, nous offrant une truculente pièce en quatre actes, brillamment dialoguées à grand renfort de vers et de rimes, sachant se montrer extrêmement drôle tout en dénonçant cette étrange pratique que furent les Congrès (réellement appliquée pendant près d’un siècle) !

Cette pièce ne se jouant pas sur les planches d’un théâtre mais sur des planches de BD, le metteur en scène en sera donc un dessinateur, et quel choix idéal d’en confier la réalisation à Nicolas Dumontheuil : ses vifs pinceaux n’hésitant jamais à forcer le trait, ils s’en donneront ici à cœur joie, que ce soit pour illustrer des gourgandines joliment girondes, des faciès délicieusement grotesques, ou des paysages, bourgs et châteaux aux aspects rappelant foncièrement des décors de théâtre !

Alors que Molière et Rostand inspirèrent magnifiquement l’aventure romantique et lyrique De Cape et De Crocs, révisez aujourd’hui votre Rabelais avec la comédie maline et grivoise L’impudence des chiens !

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L’impudence des chiens, d’Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil (Ed. Delcourt)

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