– Un peu d’amour (Les nouvelles aventures de Lapinot, Tome 4), de Lewis Trondheim –

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En 2004 Lewis Trondheim déclencha un véritable cataclysme dans le cœur de ses lecteurs en tuant son personnage phare dans La vie comme elle vient, ultime tome de la série Lapinot paru dans feu l’excellente collection Poisson Pilote de Dargaud. Quelques temps plus tard, il expliquait cette terrible décision dans son essai illustré intitulé Désoeuvré (paru à l’Association), préférant éviter l’album de trop à propos d’un personnage n’ayant déjà que trop vécu… genre Lapinot a le cancer de la prostate.

Quelle ne fut pas notre surprise, donc, quand en 2017 apparut sur l’étal de nos librairie Un monde un peu meilleur, premier tome des nouvelles aventures de Lapinot ! Surprise d’autant plus grande que cette résurrection s’opère à l’Association dans un format inédit pour cette atypique maison indé’ : le « 48cc », album de 48 pages en couleurs et cartonné, grand classique des mastodontes de l’édition. Dans la foulée, apparaît sur la page Instagram de Lewis Trondheim un joli dessin de Lapinot réalisé à l’aquarelle sur son petit carnet de croquis, puis un second le lendemain, puis encore un autre, et ainsi de suite pendant 365 jours pour finalement aboutir à une folle une histoire au long cours, éditée ensuite à l’Asso’ dans un joli format à l’italienne.

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On rajoute ? Allez ! L’année dernière sort Prosélytisme et morts vivants, nouvel opus de Lapinot en « 48cc », alors qu’en parallèle, apparaissent sur la fameuse page Insta’ de l’inépuisable Lewis des strips intitulés « Un peu d’amour », mettant en page le célèbre lapin et son inénarrable ami Richard. Et retrouver Trondheim sur cet exercice, qui plus est avec ses personnages fétiches : quel bonheur !
Sur ce principe de gag en 3 à 5 cases, l’humour bien caractéristique de l’auteur fait mouche à chaque coup ; qu’il soit plus mélancolique ou poétique lorsqu’il sort de la bouche de Lapinot (ha, le « bruit des saisons »), ou empreint d’une « sale-gosserie » cynique n’hésitant pas à tirer vers le pipi/caca via son ingérable compère de chat (héhé, les « œufs de Pâques ») !

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Et si chaque strip se suffit à lui-même, les lire dans le bon ordre et en intégralité grâce au recueil proposé aujourd’hui par l’Asso’ nous offrira l’agréable surprise de découvrir que par la redondance de certains thèmes ou la façon dont la plupart des strips se répondent l’un l’autre, une vraie histoire de fond finit par se tisser pour former un grand tout. Un grand tout où il sera question d’amour et d’amitié, de belles lettres et de plaisirs simples… tout en se moquant des absurdités propres à notre époque !

Enfin, visuellement, quel immense plaisir de retomber dans cet univers que Lewis maîtrise à la perfection : chaque bâtiment, chaque voiture, chaque passant, chaque nuage nous rappelle que l’on est dans le monde de Lapinot… et Brigitte Findalki y appose une nouvelle fois sa douce palette de couleurs qui finira de nous enchanter.

Ha, si Lapinot n’existait pas, il faudrait l’inventer… et si Lapinot était mort, il faudrait le ressusciter !
Merci Lewis !

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Un peu d’amour (Les nouvelles aventures de Lapinot, Tome 4), de Lewis Trondheim (Ed. L’Association).

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