Un rêve à la fois étrange et des plus réalistes vient régulièrement hanter les nuits d’Alex Mackay. Un rêve récurent où il marche le long d’une plage, en direction d’un arbre sous lequel l’attend une personne, mais plus il marche vers cet arbre, plus sa vision devient floue, et jamais il ne découvre qui est cette personne qui l’attend.
Alec Mackay ne s’occupait que très peu de son grand-père. Ainsi, lorsqu’il apprend sa mort alors que l’employée de la maison de retraite lui remet ses effets personnels, cela fait déjà un mois que le vieux monsieur n’est plus. Effets personnels parmi lesquels il découvre d’ailleurs une photo de son aïeul affichant un grand sourire aux côtés d’une jolie jeune fille. Etonnant, lui qui était si peu enclin à la gaité et si las de cette vie !
Petit, Alex Mackay ne recevait que peu de reconnaissance de la part de son père. Manque de reconnaissance qui n’allait pas en s’arrangeant au fil des années, se transformant même en un véritable dédain à l’adolescence. Comment, donc, oser parler à ce père si dédaigneux de cet être effrayant tapi dans l’ombre, constamment prêt à bondir sur le pauvre petit garçon ?
Intrigué par la jolie inconnue capable d’arracher un sourire à son triste grand-père, Alex Mackay met tout en œuvre pour remonter jusqu’à elle, dut-il pour cela mettre en péril son emploi, son couple, sa santé mentale, et même sa vie !
Désarçonnés par ce résumé pour le moins décousu ?
Alors vous le serez tout autant par cet incroyable bouquin, qui s’amuse à vous balader entre passé et présent, rêve et réalité, tout en laissant s’installer doucement mais sûrement une sacrée part de mystère.
A la manière d’un Figth Club ou d’un film de David Lynch, on navigue à vue tout au long de l’histoire, ne sachant jamais ce qui nous attend dans l’instant suivant, ne parvenant jamais vraiment à déterminer si nous nous trouvons dans une sorte d’univers parallèle fantastique, ou tout simplement dans la tête d’un pauvre gars en train de se laisser dangereusement dévorer par la folie…
Et même lorsque vous aurez tourné la dernière page, mille questions continueront encore à vous torturer l’esprit… jusqu’à ce que vous vous replongiez de nouveau dans ce thriller à l’univers aussi terrifiant que fascinant !
Mais avouons-le : lorsque c’est bien fait – et c’est ici le cas, tant d’un point de vue visuel que scénaristique – quel plaisir de se faire balader, non ?
Sin Titulo, de Cameron Stewart (ed. Ankama – Hostile Holster).