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– Martha Jane Cannary, de Matthieu Blanchin & Christian Perrissin –

Née au milieu du XIXème siècle, dans une Amérique obnubilée par la conquête de l’Ouest, Martha Jane Cannary n’aura vraiment pas connue une vie de tout repos.
Ainée d’une fratrie de 6 enfants et ayant perdu prématurément sa mère, puis son père, Martha Jane se retrouve dès sa jeune adolescence à gérer ses frères et sœur.
Afin d’échapper aux avances un peu trop insistantes d’un voisin un peu trop avenant, Martha Jane prend la dure décision d’abandonner sa famille pour traverser les Rocky Mountains en direction de Fort Laramie.

Un voyage qui ne sera pas de tout repos pour cette frêle jeune fille qui devra affronter le froid, la fin, la peur, les loups… et même les hommes !
Un voyage qui ne sera pas de tout repos mais qui forgera à cette frêle jeune fille un caractère en acier trempé.

Confrontée à ce monde cruel et sans pitié, elle apprendra à surmonter les épreuves les plus dures, n’hésitera pas à se faire passer pour un homme afin de les affronter sur un pied d’égalité, parviendra à se faire embaucher au célèbre Poney Express, partagera la vie du non moins célèbre Buffalo Bill, et participera même à son fameux spectacle : le Wild West Show
…ainsi naitra la légende de Calamity Jane, qui résonnera pendant de longues années à travers tout le Far West !

Réussissant à se détacher de l’image qu’ancra le grand Morris dans l’esprit de tout bédéphile, Blanchin et Périssin – s’appuyant sur de nombreux documents historiques – dressent au long de ce triptyque un fabuleux portrait de femme, brut et dénué de tout manichéisme, montrant la force sans pareil mais aussi les faiblesses de cette femme qui su s’imposer comme l’une des figures majeures de la conquête de l’Ouest.

Ces albums seront aussi l’occasion de peindre un tableau de toute une époque, celle de cette Amérique encore toute jeune, qui, loin d’être la grande nation que l’on connaitra par la suite, n’était encore qu’un regroupement de « territoires » très indépendants les uns des autres, peuplés uniquement d’indiens, de cow-boys, et de militaires…
On pourra y constater la dureté de la vie d’alors, qu’elle soit due aux conditions difficiles dans lesquelles évoluaient ces pionniers, aussi bien qu’à leurs mœurs rustres et sans pitié.

Une grande fresque qui saura trouver à la fois un souffle épique et un regard intime sous les pinceaux de Blanchin ; aussi à l’aise sur le croquis d’un paysage ou d’un convoi – comme esquissé sur le vif par un membre de la caravane -, que sur un dessin clair et précis illustrant avec moult détails une scène de vie : l’émotion sur le visage d’un personnage, les habits qu’il porte, le lieu où il vit…
Et qu’il s’agisse d’un croquis en trois traits ou d’un dessin plus fouillé, nous y retrouverons chaque fois ce dynamisme, cette énergie, et cette vivacité ; toujours soulignés et sublimés par ce travail au lavis apportant tant de corps et de profondeur à l’ensemble.

Une réalisation sans faille et un équilibre parfait entre biographie, documentaire, romance, et western (plus proche d’Impitoyable que de Sergio Leone, tout de même), pour nous raconter la véritable et captivante histoire de celle que l’on nommait Calamity Jane !

Martha Jane Cannary (3 tomes), de Matthieu Blanchin & Christian Perrissin (ed. Futuropolis).

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