La chaine Canal+ diffuse actuellement Kaboul Kitchen, une série originale et surprenante dont l’action se déroule à Kaboul, dans un restaurant tenu par un ancien journaliste français et devenu le fief de tout ce que la capitale afghane compte comme expatriés occidentaux ; du militaire à l’humanitaire en passant par le diplomate.
Sous un angle résolument comique – et grâce à des acteurs aux petits oignons et un humour au vitriol -, ce feuilleton permet de se marrer un bon coup tout en dénonçant en toile de fond la dureté de la vie et les problèmes subsistants dans cet Afghanistan soi-disant libéré par l’Amérique mais encore bien loin d’être une démocratie.
Le restaurant théâtre de ces péripéties à réellement existé, et on peut d’ailleurs le voir dans l’album Kaboul Disco, une bande dessinée dans laquelle Nicolas Wild adopte sensiblement la même approche.
Ainsi, si l’on peut croire au premier abord (et à juste titre, d’ailleurs) que cette BD tire plus vers l’autobiographie que vers le reportage, on décèlera derrière le ton léger et décalé de l’auteur, un message dénonçant la triste réalité afghane.
En revenant avec humour sur le but de sa mission (illustrer une version dessinée de la constitution afghane, puis une campagne vantant les mérites de l’armée), ses difficultés d’insertion et d’adaptation au pays, les caractères extrêmes et les extravagances de certains expat’, les aberrations et incohérences du régime en place ; Nicolas Wild pourra donc traiter de sujets des plus sérieux de manière habilement détournée, évitant alors de sombrer dans l’ennuyeux, le pathos, le choquant ou le misérabilisme…
Un peu comme l’avait fait Guy Delisle avec ses Chroniques Birmanes, Nicolas Wild nous offre donc ici un livre amusant, sincère, et touchant, mais aussi porteur d’un réel message et bourré d’infos sur un pays à propos duquel on ne sait finalement que trop peu de choses…
…Apprendre en s’amusant : beau programme, non !?
Kaboul Disco, de Nicolas Wild (ed. La Boîte à Bulles).