– Chico & Rita, de Trueba & Mariscal –

Amateurs d’histoires d’amour ? Alors vous serez triplement comblés par Chico & Rita !

Tout d’abord car dès sa genèse, ce projet est une histoire d’amour : celle que ses deux auteurs entretiennent passionnément avec La Havane.
Fernando Trueba, alors qu’il travaillait au montage de Calle 54 – film dans lequel il mettait en scène Bebo Valdes, légende de la musique cubaine – rencontre Javier Mariscal, artiste multifacettes et designer de talent, auquel il propose de réaliser l’affiche de son film. Les deux hommes se découvrent bien vite une passion commune pour Cuba et décident de travailler ensemble à un projet dont l’action se déroulerait sur l’île qui leur est si chère. Le but n’étant pas de donner une suite à Buena Vista Social Club, ils s’accordent à ne pas travailler à un documentaire sur Cuba et sa musique, mais plutôt d’écrire une belle histoire où l’on retrouvera ces éléments en toile de fond… et quand on désire une belle histoire, quoi de mieux qu’une histoire d’amour, non ?

Histoire d’amour, donc, que celle de Chico et Rita, un pianiste aux doigts de fée et une chanteuse à la voix d’or, vivant dans la Havane des années ’40, qui tomberont éperdument amoureux l’un de l’autre, mais seront sans cesse séparés par les aléas de la vie.
Une histoire d’amour se déroulant sur près de 30 années, entre Cuba, New York, Los Angeles et Paris ; 30 ans pendant lesquels nous aurons l’occasion d’assister à l’évolution de la musique cubaine, son métissage avec le Jazz New-Yorkais, les fastes de Broadway, l’âge d’or d’Hollywood, mais aussi d’aborder des sujets plus graves tels que l’arrivée au pouvoir de Castro ou les infamies de la ségrégation sévissant alors en Amérique…

Histoire d’amour, enfin, entre le cinéma, la bande dessinée, et la musique ; ce projet ayant été décliné en film d’animation, en roman graphique, et ayant généré une très belle BO riche de titres enregistrés spécialement pour l’occasion.
Trois supports qui se répondent et se complètent idéalement, car si le dessin-animé reste le plus facile d’accès de par le plaisir instantané qu’il procure à voir les personnages jouer, chanter, et danser ; l’on appréciera également de tenir entre nos mains l’album papier afin d’observer à loisir le trait rond et épais de Mariscal – idéal pour illustrer les visages empli d’émotion comme les architectures si particulières à cette époque – ainsi que ses couleurs franches et tranchées, flamboyantes quand elles représentent la chaude ambiance de la Havane, à la limite du monochrome lorsqu’il s’agit du froid glacial de Manhattan.
Et si les lignes du dessin semblent onduler sur les pages au rythme de la musique lors des nombreuses scènes dans les dancings latinos des Caraïbes, les cabarets enluminés de Broadway, ou les clubs de jazz enfumés de la Grosse Pomme ; elles ne s’animeront que plus si, bien installés dans votre fauteuil, vous feuilletez ce beau livre en vous emplissant les oreilles des fabuleux morceaux inspirés de grands noms tels que Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, ou encore Nate King Cole que vous propose la bande originale du film…

Chico & Rita, de Fernando Trueba & Javier Mariscal :

Le roman graphique, paru le 6 juin (Denoël Graphic).
Le film, en salle le 6 juillet (Studio 37 & Rezo Films).
La bande orgininale, disponible le 4 juillet (Sony Music).

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