– Ralph Azham, de Lewis Trondheim –

STOP !
On arrête tout !
Mes lectures en cours resteront en suspend quelques temps et mes chroniques non-achevées patienteront un instant.
Mise en place de l’état d’urgence et révisions des priorités absolues ; un événement de première importance s’est produit : le nouveau Lewis Trondheim vient d’arriver !
Oui, enfin, calmez-vous et cessez de courir dans tous les sens : en réalité, le nouveau Trondheim n’est pas vraiment arrivé partout. Pour l’instant il est arrivé jusque dans ma boite aux lettres, ce qui n’est déjà pas si mal vu que pour vous – commun des mortels – il faudra attendre encore plusieurs jours… mais si vous voulez, je peux vous en parler un peu, histoire de vous faire patienter !

Bon, pour l’histoire, on va faire bref : avec Lewis, le point de départ n’est jamais bien compliqué, ce qui fait tout son art, au lascar, c’est la façon bien à lui qu’il a de traiter le sujet !
Là, pour le coup, on retrouve le schéma classique du personnage trondheimien par excellence : un anti-héros un brin négatif, pessimiste et résolu, revendiquant presque son inutilité, avec un côté peu téméraire tirant fortement vers la couardise, relevé d’une pointe d’insolence, d’impertinence, et de sale-gosserie pas piquée des vers ! Une sorte de croisement entre le Herbert de Donjon et le Richard de Lapinot. Sauf que là, il s’appelle Ralph, qu’il a bleuit sous l’effet de la conjonction des deux lunes, et que du coup, il a hérité d’un super-pouvoir. Des éclairs qui jaillissent des ses yeux ? Du magma qui érupte de sa bouche ? Des cascades de crapauds venimeux qui obéissent à sa volonté ? Heu, non… juste le pouvoir de prédire combien les gens auront d’enfants. Pas fameux pour combattre les hordes de l’infâme Seigneur Vom Syrus qui réduisent son village en cendres quand bon leur semble !

 

De l’heroic-fantasy mâtinée de super-héroïsme à la sauce absurde, voilà une recette bien alléchante quand le chef Lewis est aux fourneaux, la pimentant de son humour faussement naïf et gentiment méchant (ou inversement), de son sens de la répartie savoureux et sans égal, et d’une agréable fraicheur doublée d’une inventivité sans cesse renouvelée…

Quant au dessin, quand je tiens cet album entre mes mains, je ne peux que pester contre ses détracteurs ignares le qualifiant de simpliste ! Simple, oui, mais simpliste, non ! Comment taxer de simpliste un style avec tant de race et de personnalité ? En trois traits, le monsieur est capable de créer son propre univers, incomparable et inimitable. Si Trondheim dessine ne serait-ce qu’une étoile ou un nuage, vous saurez au premier coup d’œil que ce nuage ou cette étoile ont été dessinés par Trondheim ! Et comme le bon vin, cet artiste se bonifie avec le temps, nous offrant des illustrations toujours plus fouillées, plus détaillées, plus travaillées ; n’hésitant pas à y ajouter ces couleurs à l’aquarelle de toute beauté qui viennent magnifier l’ambiance de ce récit !

 

Arrivés à ce point de ma chronique, vous vous dites : « tant d’éloges, ce n’est pas possible, ce type est de la famille Trondheim, ou tout du moins, un agent à sa solde infiltré dans notre chère Rubrique-à-Brac ! ».
Mais que nenni, alors pour vous prouver ma bonne foi et mon objectivité, je vais me fendre d’une critique sur cet album… car oui, malgré toutes ces qualités dont il regorge, Ralph Azham présente tout de même un défaut, et un gros : il est trop court, beaucoup trop court !
Après un premier tome si réjouissant, et un cliffangher laissant présager de folles aventures dérapant doucement vers une sorte de X-Men médiéval carrément ouf et louf, nous infliger six longs mois d’attente avant le tome 2 relève de la véritable torture !

Ralph Azham – Tome 1, de Lewis Trondheim (ed. Dupuis)

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  3. Le 23/09/2011 e0 18h35 Je lis Spirou depuis trujouos, mais je crois bien que c’est l’une de mes se9ries favorites. Ralph Azam ce sont les premie8res pages que je lis chaque semaine, et relis en attendant la suite, et meme que j’ache8te les albums pour pouvoir tout relire encore. C’est drf4le, beau, dur parfois, et vraiment original, ce qui n’est pas du tout e9vident pour de l’heroic fantasy.Par contre je ne vois pas du tout e0 quel moment il devient le « he9ros » de son village, tout du long il est un looser dont tout le monde souhaite le de9part, non ?

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