– Nico, de Berthet & Duval –

Juillet 1947. La Seconde Guerre Mondiale a laissé place à la Guerre Froide.
Deux OVNI s’écrasent sur la Terre ; l’un en Sibérie, l’autre au Nouveau Mexique.
Deux blocs, deux OVNI, pas de jaloux : chacun aura tout le loisir de dépiauter sa propre soucoupe volante et de s’accaparer les connaissances technologiques avancées des p’tits hommes verts.
C’est donc dans un passé futuriste où les voitures volent et où l’Est et l’Ouest se tirent constamment la bourre pour être les maîtres du monde que nous découvrions la plantureuse Nico, agent de la CIA embringuée dans une affaire pas très nette et accusée à tort du meurtre d’un milliardaire.

Dans le second tome, la belle Nico en cavale croise le chemin de Fidel Castro, qui, dans ce passé recomposé, est devenu un agent à la solde de la Russie. Fidel lui révèle qu’une troisième soucoupe s’est écrasée en même temps que les deux premières et que Eisenhower tente de s’en emparer afin de lancer un attentat contre le président Kennedy, et par la même, engendrer une guerre nucléaire mondiale.
Les deux ennemis devront alors faire une alliance contre-nature afin de déjouer les plans machiavéliques d’Eisenhower et de sauver le monde… rien que ça !

Voilà un bien beau cocktail, non ? Espionnage, action, séduction, géopolitique, et en plus une cargaison de clins d’œil au cinéma (on croisera un jeune Truffaut interviewant Hitchcock) ou à la musique (dont une apparition de Dylan refusant son rôle de messie qui lui colle à la peau).
Le seul petit regret est qu’on aurait espéré un peu plus de cette uchronie (revisite de l’Histoire) ; que l’accent soit plus marqué sur ce décalage entre nos réelles années ’60 et ces années ’60 fantasmées, alors que là, il devient vite une simple toile de fond sur laquelle se déroule des aventures d’espionnage assez classiques.
Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche, hein, car leur classicisme n’entache en rien la qualité desdites aventures. Le scénario est bien mené, plein de rebondissements, de mystères, et de gadgets bien cools ; et la ligne claire épurée et classieuse de Berthet – habile mise à jour du trait old school à la Black & Mortimer de papa – colle parfaitement bien à l’ambiance retro-futuriste de cette série.

Nico parvient agréablement à combiner un bel hommage aux vieux de James Bond de notre enfance tout en offrant une relecture moderne et originale du mythe de l’espion à la grande époque de la Guerre Froide.

Nico, Tome 2, de Berthet et Duval (22 octobre – Ed. Dargaud)

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