Nan mais t’as déjà vu ça? En pleine paix! Ils débarquent et te balancent des films comme des bourre-pif… Mais ils sont dingues, ces sélectionneurs! Comment qu’on va faire pour caser toutes ces projections supplémentaires dans un programme qu’on imaginait déjà bien chargé? Deux films en compète en plus! Quatre longs-métrages au Certain Regard! Itou pour les Séances spéciales! Et trois à Cannes Première, avec un Lav Diaz dans le lot. Ca ne dure jamais moins de deux heures, un truc comme ça…
Et puis deux séances de minuit de plus! Ils sont pas loufs, des fois ?!? Quand c’est qu’on dort, nous, hein? Quand c’est qu’on dort, nous, les gugusses de Montauban et d’ailleurs?
Bon, puisqu’ils nous ont fait l’ordonnance sévère, voyons ce qu’il y a sur la liste…

En compétition, on les attendait et ils sont bien là : Die, my love de Lynne Ramsay et Woman and child de Saeed Roustaee.
La première a déjà gagné quelques prix sur la Croisette. Un prix du jury pour son court-métrage Small Deaths, le prix CICAE et le prix de la jeunesse pour Le Voyage de Morvern Callar (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en  2002) et le prix du scénario pour Beautiful day  en 2017. En 2011, We need to talk about Kevin était reparti bredouille, mais avait du faire face à une concurrence féroce cette année là, avec entres autres le Tree of life de Terrence Malick, Melancholia, The Artist, Drive, Le Gamin au vélo ou encore Il était une fois en Anatolie ! Lynne Ramsey s’inscrit donc logiquement parmi les solides prétendantes à la Palme d’Or avec ce nouveau film, dans lequel elle fait sombrer Jennifer Lawrence dans la psychose.
Le second n’y a pour le moment remporté que le Prix FIPRESCI et le Prix de la Citoyenneté, pour Leïla et ses frères, en 2022. Mais pour sa première participation, le film avait été très remarqué, comme l’avait été auparavant La Loi de Téhéran, présenté dans la Section Orizzonti de la Mostra en 2017, confirmant la vitalité du cinéma iranien, malgré des conditions de productions compliquées.

A Un Certain Regard, Pedro Pinho, remarqué en 2017 à la Quinzaine pour L’Usine de rien, revient avec O riso et a faca et nous promet un beau voyage, dans les pas d’un ingénieur en environnement Portugais qui travaille à la construction d’une route entre le désert et la jungle en Afrique de l’Ouest. Il sera accompagné du Colombien Simón Mesa Soto qui présentera Un Poeta. L’homme n’est pas un inconnu du festival. Il y a remporté la Palme d’Or du court-métrage pour Leidi en 2014 et a présenté son premier long-métrage, Amparo, à la Semaine de la Critique en 2021.
C’est également dans cette section parallèle que les cinéphiles ont découvert Anna Cazenave Cambet (De l’or pour les chiens). Elle sera cette fois-ci en compétition Un Certain Regard avec Love me tender, adaptation du livre éponyme de Constance Debré.
Autre femme attendue dans cette section, Kristen Stewart qui présentera son premier long-métrage en tant que réalisatrice, The Chronology of water.

Cette année est particulièrement dédiée aux actrices qui passent de l’autre côté de la caméra, puisque le festival projettera aussi le premier film de Scarlett Johansson, ainsi que celui de Joséphine Japy, Qui brille au combat, présenté en séance spéciale. Les trois autres films ajoutés à cette même catégorie sont aussi des premières réalisations : Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, film d’animation d’après le roman “La métaphysique des tubes” d’Amélie Nothomb, Arco d’Ugo Bienvenu, un autre film d’animation, et Mama d’Or Sinai.

Cannes Première s’enrichit aussi du nouveau film de Hlynur Palmason, Ástin sem eftir er, de celui du cinéaste Japonais Kōji Fukada, Renai Saiban et, donc, d’un film de Lav Diaz, Magalhães, avec Gael Garcia Bernal dans le rôle de l’explorateur Magellan. Comme d’habitude, le cinéaste Philippin ne fait pas court. La traversée durera 165 mn.

Pour dynamiser les fins de soirée, les sélectionneurs ont aussi choisi de placer en séance de minuit Le Roi Soleil de Vincent Maël Cardona, qui n’est ni un biopic sur Louis XIV, ni une adaptation de comédie musicale, et Honey, don’t d’Ethan Coen, qui devrait a priori s’inscrire dans la lignée de Drive-Away Dolls.

Pour finir, le festival rendra aussi un hommage à Pierre Richard avec sa dernière réalisation, L’homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme.

Tout ça !!! Ah, j’ai plus ma tête, j’te dis, j’ai plus ma tête !

Compétition

DIE MY LOVE
de Lynne RAMSAY
WOMAN AND CHILD de Saeed ROUSTAEE

Un Certain Regard

LOVE ME TENDER
de Anna CAZENAVE CAMBET
UN POETA de Simón MESA SOTO
O RISO E A FACA de Pedro PINHO
THE CHRONOLOGY OF WATER de Kristen STEWART | 1er film

Cannes Première

RENAI SAIBAN de Kōji FUKADA
ÁSTIN SEM EFTIR ER de Hlynur PÁLMASON
MAGALHÃES de Lav DIAZ

Séances de minuit

LE ROI SOLEIL de Vincent Maël CARDONA
HONEY DON’T de Ethan COEN

Séances Spéciales

AMÉLIE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES TUBES de Maïlys VALLADE et Liane-Cho HAN | 1er film
MAMA de Or SINAI | 1er film
ARCO de Ugo BIENVENU | 1er film
QUI BRILLE AU COMBAT de Joséphine JAPY | 1er film

Et dans le cadre d’un hommage à Pierre Richard

L’HOMME QUI A VU L’OURS QUI A VU L’HOMME de Pierre RICHARD

Crédits photos : © FDC

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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