68ème Festival International du Film – Cannes (06)
– du 13 au 24 mai 2015 –

cannes 2015 affiche 72dpi Après un début d’année cinématographique pas franchement folichon, à quelques heureuses exceptions près, les cinéphiles attendent avec impatience de savoir si les mois à venir s’annoncent sous de meilleurs auspices.
Le meilleur moyen de satisfaire à cette saine curiosité est de rester attentifs aux échos venus du 68ème Festival de Cannes, où seront projetés, à partir du mercredi 13 Mai, quelques-unes des oeuvres les plus ambitieuses de l’année.
D’après Pierre Lescure, qui prend la relève de Gilles Jacob à la Présidence du Festival, et Thierry Frémaux, le directeur de la manifestation, ce cru 2015 sera placé sous le signe du renouveau, avec la mise en avant de jeunes auteurs, et de la découverte de nouveaux horizons cinématographiques. De quoi espérer un vent de fraîcheur dans la sélection officielle.

Bon, en jetant un oeil aux films en compétition, le vent de fraîcheur promis ressemble plutôt à une bise légère qu’à un ouragan de nouveautés…
On retrouve bon nombre d’habitués : Jacques Audiard, Matteo Garrone, Todd Haynes, Hou Hsia Hsien, Jia Zhang-Ke, Hirokazu Kore-Eda, Maïwenn, Paolo Sorrentino, ainsi que Gus Van Sant et Nanni Moretti, qui seront en lice pour gagner une seconde Palme d’Or.
Quant aux “nouveaux”, ce sont loin d’être de parfaits inconnus pour les cinéphiles. Si Valérie Donzelli, Michel Franco, Justin Kurzel, Yorgos Lanthimos, Denis Villeneuve ou Joachim Trier effectueront bien leurs premiers pas dans la prestigieuse compétition cannoise, on se rappelle que leurs films précédents, projetés dans les sections parallèles, ont reçu un accueil très chaleureux des festivaliers.
Le seul véritable “inconnu” de la compétition, c’est Laszlo Nemes, qui passe à la réalisation après des années à oeuvrer comme assistant du grand cinéaste hongrois Bela Tarr.
Enfin, si des cinéastes habitués du festival comme Brillante Mendoza, Arnaud Desplechin, Philippe Garrel, Naomi Kawase, Apichatpong Weerasethakul,n’ont effectivement pas été retenus en compétition officielle, on les retrouvera quand même sur la Croisette, à “Un Certain Regard”  ou la “Quinzaine des Réalisateurs”.
Bref, sur le papier, ce cru cannois 2015 ressemble plus à un réaménagement d’intérieur qu’à une vraie révolution de palais. Mais il serait stupide de se plaindre de la présence sur les Marches de cinéastes aussi talentueux. Et on est prêt à parier que le jury présidé par les frères Coen devra débattre assez longuement avant de désigner les oeuvres primées parmi la vingtaine de grands films projetés.

La tête haute - 2

La nouveauté, dans la sélection officielle, se situe plutôt dans la façon de bousculer légèrement les habitudes des festivaliers, en proposant un film français d’Art & d’Essai (La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot) plutôt qu’un blockbuster défendu par un des gros studios et en mettant un documentaire à l’honneur pour la clôture, avec la projection de La Glace et le Ciel de Luc Jacquet. Ou dans la volonté réaffirmée d’entremêler films d’Art & Essai purs et durs avec des comédies, des films plus remuants, comme l’attendu Mad Max : Fury road et même des films d’animation, avec Vice-versa, le nouveau Pixar ou Le Petit Prince de Mark Osborne.

Pour la découverte de jeunes auteurs, pas d’inquiétude à avoir non plus.Le souffle nouveau, viendra, comme d’habitude, de la section “Hors Compétition”, avec notamment le premier film de Nathalie Portman en tant que réalisatrice, ou des sections parallèles, grands pourvoyeurs de candidats à la Caméra d’Or, récompensant le meilleur premier film.

A “Un Certain Regard”, la sélection se veut cosmopolite, avec des films venus de Corée du Sud, d’Inde, d’Islande, de Croatie, du Mexique, de Roumanie…
Elle se veut aussi multi-générationnelle : Aux côtés du vétéran Kiyoshi Kurosawa, on trouve de jeunes cinéastes comme Alice Winocour, Neeraj Ghaywan, Grimur Hakonarson, Laurent Larivière, David Pablos…, et des cinéastes confirmés comme Corneliu Porumboiu, Radu Muntean, Gurvinder Singh. On est pile dans les promesses du duo Lescure/Frémaux.

La Quinzaine des Réalisateurs propose, une fois n’est pas coutume, une sélection de très haut niveau, avec les films de Desplechin et Garrel, mais aussi les nouvelles oeuvres de Jaco Van Dormael, de Fernando Leon de Aranoa, Nabil Ayouch, Jeremy Saulnier, Philippe Faucon. On y verra aussi la version-fleuve des Mille et une nuits de Miguel Gomez et le dernier Takashi Miike, sobrement titré Yakuza apocalypse

De son côté, la Semaine de la Critique jouera pleinement la carte de la jeunesse, en misant sur le travail de jeunes cinéastes.

Love - 2

Enfin, Cannes ne serait pas Cannes sans un petit parfum de scandale. Pour cela, on peut compter sur les séances de minuit.
Amy, le documentaire d’Asif Kapadia sur Amy Winehouse, fait déjà polémique car il n’aurait pas eu l’aval des membres de la famille de la chanteuse, décédée en 2011. Et Love, le film érotique de Gaspar Noé, s’annonce déjà comme une des projections les plus sulfureuses de ce cru 2015.

Bref, cette 68ème édition s’annonce de très haute tenue, et tout le monde attend de voir si les attentes nées à l’annonce du programme se concrétiseront sur grand écran. De notre côté, nous n’en doutons pas un seul instant…


cannes 2015 affiche carrée

SELECTION OFFICIELLE

En compétition

Umimachi diary (Notre petite soeur) de Hirokazu Kore-Eda
Il Raconto dei raconti (Tale of tales) de Matteo Garrone
Saul fia (Le Fils de Saul) de Laszlo Nemes
The Lobster de Yorgos Lanthimos
Sea of trees de Gus Van Sant
Mia madre de Nanni Moretti
Carol de Todd Haynes
Mon roi  de Maïwenn
Louder than bombs de Joachim Trier
La Loi du marché de Stéphane Brizé
Marguerite & Julien  de Valérie Donzelli
Sicario  de Denis Villeneuve
Shan he gu ren (Mountains may depart) de Jia Zhang-Ke
Youth  de Paolo Sorrentino
Nie Yinniang  (The Assassin) de Hou Hsiao-hsien
Deephan de Jacques Audiard
Valley of love  de Guillaume Nicloux
Chronic de Michel Franco
Macbeth de Justin Kurzel

Film d’Ouverture

La Tête haute d’Emmanuelle Bercot

Film de Clôture

Le Ciel & la glace
de Luc Jacquet

Hors Compétition

Mad Max : Fury road
de George Miller
Hayored Lema’ala (L’Esprit de l’escalier) d’Elad Keidan
Irrational man  de Woody Allen
A Tale of love and darkness de Nathalie Portman
Panama  de Pavle Vuckovic
Asphalte de Samuel Benchetrit
Inside Out (Vice-versa) de Pete Docter
Amnesia  de Barbet Schroeder
Une Histoire de fou  de Robert Guéduiguian
Oka  de Souleymane Cissé
The Little Prince (Le Petit Prince) de Mark Osborne

Séances de minuit

Amy
  d’Asif Kapadia
O Piseu (Office) de hong Won-chan
Love de Gaspar Noé

Courts-Métrages

Waves ’98 de Ely Dagher
The Guests (Les Invitées) de Shane Danielsen
Sali (Mardi) de Ziya Demirel
Le Repas dominical de Céline Devaux
Love Is Blind de Dan Hodgson
Ave Maria de Basil Khalil
Copain de Jan Roosens et Raf Roosens
Patriot d’Eva Riley
Preste Imperfecto (Présent Imparfait) de Iair Said

An - 2

UN CERTAIN REGARD

An de Naomi Kawase
Un etaj mai jos ((L’Etage du dessous) de Radu Muntean
Hrutar (Rams) de Grimur Hakonarson
Chauthi Koot (La Quatrième voie) de Gurvinder Singh
Mu-Roe-Han (The Shameless) de Oh Seung-Uk
Nahid de Ida Panahandeh
Maryland  de Alice Winocour
Zvizdan (Soleil de plomb) de Dalibor Matanic
Kishibe no tabi  (Voyage sur l’autre rive) de Kiyoshi Kurosawa
Rak ti Khon Kaen (Cemetery of splendour) d’Apichatpong Weerasethakul
Las Eligidas (The Chosen ones) de David Pablos
Alias Maria de Jose Luis Rugeles Gracia
Taklub de Brillante Mendoza
Masaan (Fly away solo) de Neeraj Ghaywan
Madonna de Shin Suwon
Je suis un soldat  de Laurent Larivière
Comoara (Le Trésor) de Corneliu Porumboiu
The Other side  de Roberto Minervini

QZ15 affiche

LA QUINZAINE DES REALISATEURS   

Longs-métrages  

Film d’ouverture: L’Ombre des femmes de Philippe Garrel
A Perfect Day de Fernando León de Aranoa
Allende mi abuelo Allende de Marcia Tambutti
As mil e uma noites (Les Mille et une nuits) de Miguel Gomes
Les Cowboys de Thomas Bidegain
El abrazo de la serpiente de Ciro Guerra
Fatima de Philippe Faucon
Gokudo daisenso (Yakuza Apocalypse) de Takashi Miike
Green Room de Jeremy Saulnier
Much Loved de Nabil Ayouch
Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Peace to Us in Our Dreams de Sharunas Bartas
Songs My Brothers Taught Me de Chloé Zhao
Efterskalv (The Here After) de Magnus von Horn
Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael
Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin
Film de clôture: Dope de Rick Famuyiwa

Courts métrages

Bleu Tonnerre de Jean-Marc E. Roy & Philippe David Gagné
Calme ta joie de Emmanuel Laskar
El pasado roto de Martín Morgenfeld & Sebastián Schjaer
Kung Fury de David Sandberg
Pitchoune de Reda Kateb
Provas, Exorcismos de Susana Nobre
Pueblo de Elena Lopez Riera
Quelques secondes de Nora El Hourch
Quintal de André Novais Oliveira
Rate Me de Fyzal Boulifa
The Exquisite Corpus de Peter Tscherkassky

SDC15-Poster

SEMAINE DE LA CRITIQUE

Longs-métrages

Film d’ouverture : Les Anarchistes de Elie Wajeman
Les Deux amis de Louis Garrel
Coin Locker Girl de Han Jun-hee
Dégradé de Arab et Tarzan Abunasser
Krisha de Trey Edward Shults
Mediterranea de Jonas Carpignano
Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore
Paulina de Santiago Mitre
Sleeping Giant de Andrew Cividino
La Terre et l’Ombre de Cesar Augusto Acevedo
Film de clôture: La Vie en grand de Mathieu Vadepied


Courts-métrages

Boys de Isabella Carbonell
Comes Later de Sonejuhi Sinha
Command Action de João Paulo Miranda
L’Enfant est au coeur de Varicella de Fulvio Risuelo
Everything Will Be Okay de Patrick Vollrath
La Fin du dragon de Marina Diaby
The Fox Exploits the Tiger’s Might de Lucky Kuswandi
Jeunesse des loups-garous de Yann Delattre
Ramona de Andrei Cretulescu
Too Cool for School de Kevin Phillips

cannes 2015 bannière

SHARE
Previous article“The Humbling” de Barry Levinson
Next article[Cannes 2015] “La Tête haute” d’Emmanuelle Bercot
Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

LEAVE A REPLY