Chalut les humains,
Quand j’étais encore chaton, j’ai forgé ma culture cinématographique en regardant des DVD et de vieilles VHS. Parmi celles-ci, il y avait un dessin animé que regardait mon maître dans sa jeunesse, dans les années 1970/1980, “Les Croque-monstres”. Le graphisme était assez rudimentaire, les histoires étaient délirantes, certains gags étaient un peu lourdingues et répétitifs, mais il faut bien reconnaître que c’était assez plaisant de voir réunis dans la même bande les monstres les plus célèbres du cinéma fantastique : Dracula, Frankenstein, le loup-garou et quelques autres.
C’est un peu la même sensation que j’ai eue en découvrant Hôtel Transylvanie, le film d’animation de Genndy Tartakovsky.
Le scénario tourne autour des relations entre le Comte Dracula et sa fifille adorée, Mavis, une ado de 118 ans qui a envie de s’émanciper et de découvrir le monde. Papa Drac n’a pas trop envie de la laisser partir. A la mort de son épouse, il s’est juré de protéger Mavis de la vindicte haineuse des humains qui, par peur, cherchent à exterminer tous les monstres. C’est pour cela qu’il a construit l’Hôtel Transylvania. Such a lovely place, perdu au coeur des Carpathes, entouré d’une sombre forêt hantée et d’un cimetière truffé de zombies. Un lieu conçu de façon à ce qu’aucun humain n’y mette jamais les pieds, pour que les monstres puissent se retrouver entre eux, en toute tranquillité.
Seulement voilà, alors que Dracula s’apprête à organiser la traditionnelle fête d’anniversaire de sa fille, et que tous les copains sont venus pour l’occasion, un invité-surprise vient sonner à la porte : Johnny, un jeune globe-trotter arrivé là par hasard. Un humain!!!
Horreur! Malheur! Si les clients apprennent cela, c’en est fini de la réputation de l’hôtel, et si Mavis voit cet humain apparemment inoffensif, elle aura encore plus envie de partir à la découverte du monde. Dans l’urgence, Dracula grime Johnny en ersatz de Frankenstein et le fait passer pour l’organisateur de la fête d’anniversaire de sa fille. Mais, évidemment,on se doute bien que la vampirette va avoir le coup de foudre pour le jeune humain, et cela va quelque peu perturber la quiétude des lieux.
La trame est assez basique, sans surprise, articulée autour de péripéties attendues et de gags parfois faciles (comme Frankenstein qui fait croire que la Momie a lâché un pet. Hum… Pas très fin.). Mais, comme pour “Les Croque-monstres”, on s’en moque complètement. L’essentiel est de réunir dans la même oeuvre les monstres qui ont fait le succès des films fantastiques de l’Universal, dans les années 1930. Le Comte Dracula, donc, mais aussi Frankenstein et sa fiancée, le Loup-garou, sa femme et toute une meute de petits louveteaux-garous qui feraient passer Junior le Terrible et Dennis la Malice pour des enfants de choeur, la Momie et l’Homme invisible. Parmi les clients de l’hôtel, on trouve le Yéti, les Gremlins, la Créature du Lac Noir, la Mouche Noire. Et le personnel est composé de zombies, de squelettes et de Quasimodo en guise de cuisinier. Beau casting!
Et beaux graphismes. Car contrairement au vieux dessin-animé des années 1970, Hotel Transylvanie bénéficie d’un design en images de synthèse, tout en rondeurs et joliment coloré, d’une animation soignée et de la profondeur de champ du relief.
Ce n’est pas le film le plus monstrueusement génial de l’année, loin de là, mais il séduira les enfants, qui seront heureux de voir que les monstres tapis sous leur lit sont gentils et ont aussi peur qu’eux. Il séduira les ados, qui se reconnaîtront dans ce personnage de jeune vampire rebelle ou ce jeune fêtard hyper-cool. Et il séduira les adultes, qui se délecteront des quelques références cinématographiques glissées ça et là, comme ce coup de griffe donné à Twillight (Dracula découvre, horrifié, que les humains voient aujourd’hui les vampires comme des créatures complètement niaises).
Et perso, je me suis bien marré en voyant la petite Mavis, en mode chauve-souris, nous refaire le bon vieux coup des yeux humides du Chat Potté pour attendri son papounet.
Bon, il faut que je vous laisse. Je vais tenter d’expérimenter l’hypnose vampirique sur mon Maître. On va voir s’il va m’acheter des crevettes avec cette méthode. Et si ça ne fonctionne pas, hé bien je lui planterai mes crocs dans sa jugulaire. Ah! On ne plaisante pas avec les chats noirs, et surtout avec moi. Je suis plus balèze qu’une meute de loups-garous, blablabla…
Plein de ronrons,
Scaramouche
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Hôtel Transylvanie Hotel Transylvania Réalisateur : Genndy Tartakovsky Avec les voix de : Adam Sandler, Selena Gomez, Steve Buscemi (VO), Virginie Efira, Alex Goude (VF) Origine : Etats-Unis Genre : Monstres et compagnie Durée : 1h31 Date de sortie France : 13/02/2013 Note pour ce film : ●●●●○○ Contrepoint critique : Libération |
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