Chez Angle[s] de vue, on n’avait pas du tout aimé X-Men Origins : Wolverine, blockbuster bourrin aux effets spéciaux ratés et à l’intrigue ennuyeuse. Mais, puisqu’on trouve ce super-héros fortement charismatique et intéressant à développer, on a quand même tenu à voir Wolverine : le combat de l’Immortel, le second spîn-off articulé autour du personnage. Juste pour voir si les scénaristes ont tenu compte des critiques formulées à l’encontre du premier opus, et notamment ses faiblesses scénaristiques, et pour voir ce qu’un réalisateur comme James Mangold a pu apporter au film.
Pour rappel, le type a quand même signé deux films oscarisés, Une vie volée et Walk the line, et est aussi responsable des très intéressants Copland, Identity et du très honorable remake de 3h10 pour Yuma. Mais il a également commis ces erreurs de parcours que sont Kate & Leopold (avec Hugh Jackman, déjà) et Night & day.

Wolverine - 2

La spectaculaire séquence inaugurale pose les jalons d’une oeuvre intéressante.
L’action se passe au Japon, à la fin de la seconde guerre mondiale, pile au moment où l’armée américaine bombarde Nagasaki. Et on voit Logan/Wolverine (Hugh Jackman) se prendre l’explosion nucléaire de plein fouet et s’en remettre en tout juste quelques secondes, grâce à son pouvoir particulier de guérison.
On se dit alors que le film, axé autour de l’immortalité du héros, va permettre d’explorer les tourments psychologiques que ce don/cette malédiction occasionnent au personnage. Et la suite des évènements semble nous donner raison.

On retrouve Logan soixante ans plus tard, vivant en ermite dans une forêt d’Amérique du Nord, retiré du monde pour ne plus avoir à user de ses pouvoirs.
Pour les historiens de la saga X-Men, l’action se déroule après le troisième épisode de la saga et la grande bataille entre les X-Men et les mutants rebelles emmenés par Magneto. Wolverine est inconsolable de la mort de sa bien-aimée, Jean Grey (Famke Jansen), qui revient le hanter chaque nuit au cours de cauchemars de plus en plus fréquents. Il aimerait la retrouver dans l’Au-delà, mais évidemment, son pouvoir de guérison et de régénération l’en empêche.

Wolverine - 7

C’est le moment que choisit la redoutable Yukio (Rila Fukushima) pour le ramener parmi les hommes. Son employeur, Yashida (Hal Yamanouchi), est le soldat japonais que Logan a protégé lors de l’explosion de la bombe à Nagasaki. Aujourd’hui à l’article de la mort, le vieillard veut absolument remercier celui qui lui a jadis sauvé la vie et lui a indirectement permis de devenir l’un des hommes d’affaires les plus riches de Tokyo. Mais surtout, il veut proposer un marché à Logan. Puisque ce dernier ne tient plus trop à l’existence, il lui propose de lui ôter son immortalité en aspirant son pouvoir de guérison.
Wolverine décline plus ou moins poliment la proposition. Il est venu pour présenter ses hommages à un mourant, pas pour écouter les élucubrations d’un vieux fou.

A partir de là, les évènements s’accélèrent. Pendant la nuit, Logan rêve que l’infirmière qui veille sur Yashida est une mutante et qu’elle vient lui prodiguer un baiser empoisonné. Et au même instant, on annonce le décès du vieil homme.
Durant les obsèques, Logan doit intervenir pour sauver la petite-fille de Yashida, Mariko (Tao Okamoto), de l’attaque d’un groupe de yakuzas. Au passage, il récolte quelques gnons et une dizaine de balles. La routine, quoi! Sauf que cette fois, il ne cicatrise pas aussi vite que d’ordinaire. Il saigne, souffre, s’essouffle comme n’importe quel humain ordinaire. Et s’il n’avait pas rêvé cette fameuse nuit? Et si la belle infirmière lui avait volé son pouvoir d’immortalité?
Toujours est-il que c’est un Wolverine sérieusement diminué qui va devoir veiller sur la riche héritière du groupe Yashida.

Wolverine - 4

Et c’est aussi à partir de là que le scénario part en cacahuète.
Déjà, il faut gober que le Wolverine qui a survécu à la guerre de Sécession, aux deux guerres mondiales, à la guerre du Vietnam et à la guerre entre mutants, qui a survécu à Nagasaki, se laisse piéger comme un bleu par une mutante certes redoutable (La Vipère) et devienne d’un coup totalement vulnérable.
Puis il faut accepter le scénario dans son ensemble, entre les rebondissements trop prévisibles et d’autres choses qui le sont beaucoup moins, mais qui du coup deviennent totalement incohérentes et parfaitement risibles.
Et enfin, il faut se fader une succession de scènes d’action ultra-formatées, aux effets spéciaux d’une laideur confondante, surtout en relief. La course-poursuite sur le toit d’un train à grande vitesse en est le plus bel exemple, mais le final, inutilement grandiloquent et totalement crétin vaut aussi son pesant de bouse.

Wolverine - 3

Résultat des courses, on reste à la superficie du personnage et de ses tourments existentiels, on n’en apprend guère plus sur les acolytes du héros, Yukio et Mariko, et toutes les bonnes idées scénaristiques émises lors des vingt premières minutes sont tout simplement sacrifiées sur l’autel du divertissement basique pour teenagers bouffeurs de popcorn. Mangold, dont on attendait beaucoup, se contente du minimum syndical sans jamais apposer sa griffe sur la narration.
Les défauts sont les mêmes que pour le premier spin-off. Wolverine : le combat de l’Immortel n’est lui aussi qu’un vulgaire blockbuster, bien bourrin et bien crétin. L’enchaînement des séquences d’action ennuie plus qu’elle ne passionne et on reste vraiment sur notre faim par rapport à ce que devraient donner ces films autour d’un des personnages les plus intéressants de l’univers Marvel.
Même si Hugh Jackman est toujours impeccable dans la peau du personnage, et que le casting féminin a de l’allure, on sort de la salle frustré par la piètre qualité du spectacle offert.

Wolverine - 6

Non, décidément, les aventures solo de Wolverine font tache dans la série de films issus des comics Marvel (même si Ghost Rider et Daredevil peuvent aider à relativiser le fiasco…). Seul motif de satisfaction, la scène post-générique, annonçant X-Men : Days of the future past. un film ambitieux mêlant les personnages de X-Men : le commencement aux personnages de la trilogie principale, par le biais de failles spatio-temporelles. Nul doute que ce film, avec de nouveau Bryan Singer aux commandes, sera d’un tout autre calibre.

_______________________________________________________________________________

Wolverine Wolverine : le combat de l’Immortel
The Wolverine 

Réalisateur : James Mangold
Avec : Hugh Jackman, Rila Fukushima, Tao Okamoto, Hiroyuki Sanada, Svetlana Khodchenkova
Origine : Etats-Unis
Genre : blockbuster d’élevage pour animal sauvage
Durée : 2h06
Date de sortie France : 24/07/2013
Note pour ce film : ●●○○○○
Contrepoint critique : Cloneweb

______________________________________________________________________________

2 COMMENTS

  1. Certes, mais ça reste un divertissement qui fait le job en cette période estivale. Et ça m’a suffit même si les promesses ne sont pas tenues.

LEAVE A REPLY