72ème Mostra d’Arte Cinematografica – Venise (Italie)
– du 02 au 14 septembre 2015 –

Venise 2015 Avec ses 72 printemps, la Mostra de Venise est une vieille dame. C’est même la doyenne des manifestations cinématographiques mondiales. Mais c’est une vieille dame sacrément active et jeune d’esprit, comme le prouve le programme de cette édition 2015, particulièrement éclectique, trouvant l’équilibre entre films grand public et films d’auteurs ultra-pointus pour cinéphiles exigeants.

Si la délégation américaine est moins conséquente que par le passé, à cause de la concurrence des festivals de New York et Toronto, elle ne manque pas d’intérêt. A côté des grosses productions comme Everest de Baltasar Kormakur, Black mass de Scott Cooper, avec Johnny Depp, Spotlight de Thomas McCarthy ou Go with me de Daniel Alfredson, on trouve l’intrigant Equals de Drake Doremus,  Remember, le nouvel Atom Egoyan ou l’attendu Beasts of no nation de Cary Fukunaga (réalisateur de la série True Detective). On sera aussi curieux de découvrir l’énigmatique Heart of a dog de Laurie Anderson et le film d’animation de Charlie Kaufman (Anomalisa).
En revanche, on devra se passer, hélas,  du quatuor Martin Scorsese, Robert De Niro, Brad Pitt et Leonardo Di Caprio, qui  ne foulera finalement pas le tapis rouge du Pala Biennale, la post-production de leur court métrage, The Audition, connaissant des problèmes techniques.

Notre cinéma hexagonal est une fois de plus bien représenté sur le Lido, avec les films de Xavier Giannoli (Marguerite) ou Christian Vincent (L’Hermine, qui marque ses retrouvailles avec Fabrice Luchini).
Evidemment, on sera également attentifs aux productions locales,comme Sangue del mio sangue de Marco Bellochio, Per amor vostro de Giuseppe Gaudino, L’Attesa de Piero Messina, avec Juliette Binoche et surtout A bigger splash, le remake de La Piscine par Luca Guadagnino (Amore)…

La sélection officielle de la 72ème Mostra sera aussi l’occasion de découvrir les dernières oeuvres de cinéastes confirmés tels que Alexandre Sokourov (Francofonia), Amos Gitai (Rabin, the last day), Jerzy Skolimovsl (11 minutes), Tsai Ming-Liang (Afternoon), Arturo Ripstein (La Calle de la Armagura) et Pablo Trapero (El Clan).

On notera enfin une forte présence du cinéma documentaire cette année, en compétition et hors-compétition, avec des titres comme The Event de Sergei Losnitza, Gli uomini di questa città, io non li conosco de Franco Maresco, In Jackson heights de Frederik Wiseman ou Behemoth de Zhao Liang.

La Mostra, ce sont aussi des sections parallèles aux programmations riches, faisant la part belle aux jeunes cinéastes et aux cinématographies du Monde entier.
La section Orizzonti nous offrira les nouveaux films de Merzak Allouache (Madame Courage), Joko Anwar (A copy of my mind), Tobias lindholm (A war), Rodrigo Pla (Un monstruo de mil cabezas), Nicolas Saada (Taj Mahal).

Dans la section Venice Days, on attend beaucoup de Leyla Bouzid (A peine j’ouvre les yeux), Dani de la Torre (El Desconocido), Simon Stone (The Daughter) et Julie Delpy (Lolo).

Et dans la section de la Semaine de la Critique, on découvrira avec intérêt, entre autres, le film népalais de Min Bahadur Bam, The Black hen.

En tout cas, voilà une sélection qui a de quoi bien occuper l’emploi du temps des cinéphiles qui se sont donnés rendez-vous dans la Cité des Doges pour faire le plein de (bon) cinéma.
Non, la vieille dame n’est pas encore prête à prendre sa retraite! Elle est plus active que jamais. Alors, longue vie à la Mostra de Venise!

Pour plus d’informations : Biennale de Venezia

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…