– Les voleurs de Carthage, d’Appollo & Tanquerelle –

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« Votre mission, si vous l’acceptez, sera de pénétrer au sein d’un haut lieu de culte afin d’y dérober un trésor d’une valeur inestimable et extrêmement bien gardé.
Vous devrez pour cela investir les égouts de la ville pour y repérer et préparer le chemin menant jusqu’à la pièce refermant ledit trésor.
Au moment propice, un de nos hommes infiltré à l’intérieur de l’édifice et disposant d’une totale liberté de mouvements vous remettra le trésor.
Vous pourrez alors le transporter et l’entreposer en lieu sûr jusqu’à ce que notre équipe vienne vous exfiltrer à bord d’un de nos navires. »

Voilà pour le pitch.
« Classique », me direz-vous ?
« Que nenni », vous répondrai-je !

Car si la trame de base semble s’apparenter à n’importe quel scénario de Mission Impossible ou autre Ocean’s Eleven, les auteurs ont eu ici la bonne idée de la transposer à l’époque de l’Antiquité, durant le siège de Carthage par les Romains.

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Alors si les code du genre sont respectés – la constitution d’une équipe improbable donnant lieu à des dialogues aussi drôles que piquants, la fameuse technique de narration où une voix off nous explique en détail le plan échafaudé alors que les images nous montrent comment il se déroule en réalité, les nombreux imprévus et accrocs qui pimenteront l’intervention et occasionneront moult scènes cocasses – ils seront formidablement revisités et remis au gout du jour… enfin, du jour d’antan !

Ainsi, nos héros principaux seront un Gaulois et un Numide ex-mercenaires à la solde de Carthage, l’agent infiltré sera une plantureuse Punique investie pour l’occasion en vestale du temple, un riche fils de famille carthaginois se chargera de la logistique en faisant jouer de ses relations, et pour les fameux « imprévus et accrocs », nous pourrons compter sur quelque intervention musclée de la Guilde des Voleurs ou de l’armée romaine !

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L’occasion pour Tanquerelle de montrer toute l’étendue de son talent sur des décors de toute beauté – fourmillant de détails et bénéficiant d’une superbe colorisation – aussi bien que sur des scènes épiques comme cette bataille sans pitié où les éléphants de Carthage chargent tête baissée sur des hordes de légionnaires, ou cette fin apocalyptique où Rome s’affaire tout simplement à rayer Carthage de la carte !

Appollo, quant à lui, confirme ses grandes qualités en tant que scénariste ET dialoguiste, nous embarquant de plein fouet dans l’action en quelques cases seulement, et donnant vie à des personnages hyper-attachants pour lesquels on craque sur le champ (de bataille).

Après qu’Appollo nous ait emmenés à Madagascar, au Maroc, en Antarctique avec Commando Colonial, après que Tanquerelle nous ait présentés les briscards du Grand Nord dans ses fameux Racontars, les deux bonhommes s’associent aujourd’hui pour nous inviter dans la Carthage de la grande époque à la suite d’une sacrée bande bras-cassés…
…dans un parfait mélange des genres, pile entre le film de casse, la fresque historique, et la tragédie antique !
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Les voleurs de Carthage (2 tomes), de Tanquerelle & Appollo (ed. Dargaud).

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