Chalut les humains,

Vous écoutez quoi, vous, comme musique? Moi, je suis très rock. Ca vous étonne? Ben vous savez, mon maître est né dans les années 1970 et a été ado dans les années 1980, alors dans ce qu’il écoute parfois avec un brin de nostalgie, il y a des vieux tubes rock et pop de ces années-là, et j’ai ainsi été initié à cette musique-là. Et à vrai dire, j’aime bien.
Bon d’accord, les looks des groupes étaient totalement improbables et tout n’était pas digne d’intérêt musicalement parlant, mais cela avait du charme.

Rock Forever - 5

Ce charme, c’est ce qu’Adam Shankman a essayé de retrouver dans Rock forever, une comédie musicale adaptée d’un succès de Broadway, “Rock of ages” (titre original du film), sans toujours y parvenir.
L’intrigue, très classique, tourne autour de Sherrie (Julianne Hough), une jolie blonde qui a quitté son Oklahoma natal pour tenter de devenir chanteuse à Los Angeles. Naïve, la jeune femme se fait dépouiller dès son arrivée sur le Strip de la cité des anges, mais cela lui permet de faire la connaissance de Drew (Diego Boneta). Lui aussi rêverait de devenir chanteur, mais en attendant, il se contente d’une place de serveur au Bourbon Room, le club le plus rock du coin, lieu mythique qui a vu de nombreux cadors du rock faire leurs premiers pas sur scène.
Ils sympathisent, puis tombent amoureux.
Drew parvient à faire engager Sherrie comme serveuse au Bourbon Room. Ses patrons, Dennis (Alec Baldwin) et son bras droit Lonny (Russell Brand) ne sont pas trop difficiles à convaincre, car ils ont bien d’autres chiens à fouetter. Ils doivent un paquet d’argent au fisc et se retrouvent dans le collimateur de la femme du nouveau maire (Catherine Zeta-Jones), bien décidée à bannir le rock’n roll du Strip.
Seule solution pour éviter la fermeture des lieux, y organiser un concert-évènement qui attirera les foules et remplira les tiroirs-caisse. Ca tombe bien, le groupe Arsenal, révélé au Bourbon Room, veut offrir à ses fans un dernier concert avant que son leader, le charismatique Stacee Jaxx (Tom Cruise) ne se lance dans une carrière solo. Un coup de fil à l’agent de Stacee (Paul Giamatti) et hop, le tour est joué.
Tout irait pour le mieux si l’intrigue ne dérapait à cause de l’avidité dudit agent, de l’arrivée d’une journaliste de Rolling Stone faussement glaciale (Malin Akerman) et d’une suite de quiproquos venant perturber les amours de Drew et Sherrie…
Mais avec un peu de bonne volonté et beaucoup de rock’n roll, tout va s’arranger…

Rock Forever - 3

Les sentiments des personnages passent par des hauts et des bas, leur moral également. Et il en va de même pour le spectateur, constamment balloté entre des scènes réjouissantes, portées par des comédiens inspirés et heureux d’être là, et des séquences plus irritantes, quand le kitch vire au ridicule et que quelques numéros d’acteur tournent au cabotinage éhonté.
On s’amuse des clins d’oeil parodiques aux rock-stars des années 1980, du pastiche des boys band du début des années 1990 – tenues ridicules et noms imprononçables. On aime voir Paul Giamatti en pourri gluant, veule à souhait. On aime la folie de Russel Brand, la perruque filasse d’Alec Baldwin, le côté coincé/pervers de Bryan Cranston.
On aime les costumes délirants portés par les acteurs : costumes moulants en cuir, tenues imitation léopard et manteaux de vison, chapeaux de cowboy et santiags en lézard.

Rock Forever - 4

On aime aussi – et quand je dis “on”, je pense à mon vieux maître quasi quadragénaire, tout émoustillé par ce casting féminin affriolant – la toujours sexy Catherine Zeta-Jones faire son retour sur les grands écrans français, la décidément très sexy Malin Akerman qui se fait un malin plaisir de justifier la réputation des “femmes à lunettes…”  et la découverte sexy, Julianne Hough (Sh sh shh sherrie bomb!). Plus tout un tas de filles sexy s’adonnant aux joies de la pole-dance dans un club de striptease. Pschiittt, Boustoune, couché maintenant.
On aime encore – et quand je dis “on”, je pense à PaKa, fan de l’acteur – le grand numéro de Tom Cruise en légende du rock, imbibé comme il se doit au bourbon, égocentrique, capricieux et tête à claques, mais aussi charismatique en diable. Pschitt, PaKa, couché maintenant.

Et enfin, on aime – et quand je dis “on”, je pense à moi, qui aime à mettre en avant les vraies stars des films, les animaux – Hey man, le singe de Stacee Jaxx, un macaque très très rock’n roll, qui porte le blouson en cuir à la perfection et aime à canarder tous les abrutis qui essaient de nuire à la réputation de son propriétaire. Oui, c’est lui le vrai héros du film! A défaut de performance féline, on salue la performance du babouin, dont on ne doit la présence à l’écran qu’à un caprice de Tom Cruise exigeant d’avoir à ses côtés un singe rock’n roll.
Hey man! Tu assures grave!

Rock Forever - 2

On aime moins, en revanche, les nombreuses baisses de régime du film, pour le coup un poil trop long et répétitif, qui laissent au spectateur le temps de déceler l’indigence du scénario. On n’aime pas non plus que tous les numéros soient filmés comme des clips des années 1980, de façon criarde et ringarde, donc. Un peu, ça serait très bien passé, mais à la longue ça devient vite insupportable, d’autant que les chansons, toutes issues d’albums rock des eighties, ne sont pas toutes d’égale qualité. Certaines sont toujours aussi entraînantes, comme “Pour some sugar on me” de Def Lepard ou “I wanna rock” des Twisted sisters, d’autres ont bien mal vieilli et irritent les oreilles.
Et puis surtout, on n’aime pas trop le manque d’imagination du cinéaste Adam Shankman qui, comme pour Hairspray, ne cherche pas vraiment à transcender son sujet par la mise en scène. Sa réalisation reste platement illustrative et trop sage pour un film rock’n roll. On préfère, et de loin, le rythme fou de Good morning England de Richard Curtis, sorti il y a trois ans.

Rock Forever - 6

Heureusement, les performances des acteurs  – et de Hey man – prennent le dessus et font oublier, au final, le manque d’ambitions de la mise en scène.
Globalement, on passe donc un bon moment avec ce Rock forever, comédie musicale sympathique qui titille la fibre nostalgique des plus de trente ans bercés au son du rock des années 1980. Inutile de préciser que tous ceux qui sont allergiques à ce type de musique sont invités à passer leur chemin, sous peine de saigner des oreilles.

Bon, faut que je vous laisse, j’ai des vocalises à faire. Avec les matous du quartier, on a formé un groupe et on va reprendre de vieux tubes rock (les Chats sauvages, les Stray cats, the Alley Cats…). MAAAAAAAOOOOOOOOOHhhhhh mmmmMMMMMAAAAAAOOOOOOOOOOOOOH.

Plein de ronrons,

Scaramouche

Scaramouche guitar hero

 

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Rock foreverRock forever
Rock of ages

Réalisateur : Adam Shankman
Avec : Julianne Hough, Tom Cruise, Diego Boneta, Paul Giamatti,Alec Baldwin,  Catherine Zeta-Jones, Malin Akerman
Origine : Etats-Unis
Genre : Rock’n roll is here to stay
Durée : 2h02

Date de sortie France : 11/07/2012
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Télérama
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