Merida est la fille du plus puissant chef de clan d’Ecosse, désigné roi par les autres chefs. C’est donc une princesse et elle doit donc se comporter comme tel : Maintien, bonnes manières, loisirs de jeune-fille modèle du moyen-âge (broderie, musique, poésie…) et surtout, une obéissance sans faille à ses parents.
Enfin, ça, c’est ce que souhaiterait sa mère, monarque psychorigide peu encline à la discussion…
Merida, elle, rêve plutôt d’aventures. Elle a très jeune été initiée au maniement de l’arc et, comme son père, est devenue experte en la matière, au grand dam de sa mère, qui estime que les activités guerrières ne devraient être réservées qu’aux seuls garçons…

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Ah! Si seulement Merida était un garçon! Elle pourrait alors faire ce qu’elle veut sans que personne ne trouve à redire.Ses parents sont en effet bien plus permissifs avec ses jeunes frères, des triplés têtes-à-claques particulièrement remuants et prompts à effectuer les pires bêtises.
Elle ne serait pas non plus obligée d’épouser l’un des fils aînés des autres chefs de clans, qui doivent s’affronter pour obtenir sa main. Ca, c’est au-dessus de ses forces. Elle refuse que l’on décide pour elle. Elle veut être libre de choisir son destin, de laisser l’amour venir à elle naturellement. D’autant que ses trois prétendants sont peu attirants, aussi belliqueux et stupides que leurs parents… Le premier est une armoire à glace dont les propos sont inintelligibles, le second est un abruti prétentieux et hargneux, incapable de maîtriser ses nerfs, le troisième est un gringalet demeuré. Pfff… Vive le célibat!

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Alors, Mérida décide de prendre son destin en main. Puisque les aînés des différents clans peuvent participer au concours, elle décide que ses prétendants doivent s’affronter au tir à l’arc et s’autorise elle-même à concourir pour gagner son indépendance.
Evidemment, sa mère ne l’entend pas de cette oreille… Si Merida refuse d’épouser l’un des trois garçons, cela pourrait raviver les tensions entre les clans et plonger l’Ecosse dans une nouvelle guerre fratricide. Mais la jeune fille refuse quand même d’être sacrifiée sur l’autel de la politique de son royaume. Elle s’enfuit et se retrouve guidée jusqu’à la boutique d’une sorcière qui lui vend un puissant sortilège destiné à “changer sa mère”.
La potion fonctionne parfaitement. Maman change, mais pas comme Merida l’avait prévu. Elle se transforme en… ours!
Situation compliquée… Surtout quand Papa est réputé être le plus grand chasseur du pays, et obsédé par les ours…

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La jeune fille n’a que quelques heures pour rompre le sortilège et réparer son erreur, en veillant à ce que sa mère ne se fasse pas tuer par les chasseurs, les autres ours et que les clans ne s’étripent pas à cause d’elle et de son égoïsme.

Comme tous les films d’animations Disney, Rebelle délivre un message moral assez universel, destiné aux plus jeunes. Ici, une variation autour de la notion de liberté et du prix à payer pour l’obtenir, des choix et de leurs conséquences, et des relations parents-enfants, parfois conflictuelles, mais toujours empreintes de tendresse.
On trouvera cela, au choix, gentillet ou touchant, mais il est indéniable que le film possède beaucoup de charme. On s’attache aux personnages et il est difficile de ne pas être ému par le récit et par son dénouement.
Quant à la technique, elle est une fois de plus au top, Rebelle surpassant, dans ce domaine, tous les précédents films de Pixar.
Ici, c’est surtout au niveau des décors que le film en met plein la vue. La campagne écossaise est rendue avec un luxe de détails impressionnant, On voit bouger les brins d’herbes, les feuilles des arbres… Et les jeux de lumière sont de toute beauté. Tout tend vers de plus en plus de réalisme.

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Les personnages, eux,  gardent un aspect plus traditionnel, afin de ne pas désarçonner le jeune public et de s’inscrire dans la tradition des classiques Disney comme Peter Pan ou Robin des bois. Mais là aussi, la technique progresse. Merida a été gratifiée d’une longue chevelure rousse bouclée qui a dû donner du fil à retordre aux animateurs de chez Pixar. Le résultat est des plus saisissants.
Et bien sûr, on retrouve ce qui fait désormais la marque de fabrique de Pixar, cette faculté à faire passer les émotions les plus subtiles sur les visages des personnages, fussent-ils humains, animaux ou même robots, comme dans WAll-E. C’est ce qui permet au spectateur de s’identifier aux personnages ou du moins d’être en empathie avec eux.

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Bon maintenant, soyons francs, Rebelle n’est pas notre film d’animation Pixar préféré. Nous n’avons pas été aussi émus qu’à la vision d’un Toy Story ou d’un WALL-E par exemple, et l’histoire nous a un peu moins enthousiasmés que celle d’un Ratatouille. Peut-être manque-t-il aussi une pointe d’humour supplémentaire pour rehausser l’ensemble. Mais le spectacle reste de très haute tenue esthétiquement et procure son lot d’émotions. On ne s’ennuie pas une seconde et on s’en prend plein les mirettes.

A l’heure où tous les regards sont centrés sur Londres et les Jeux Olympiques, nous vous recommandons de rester en Grande-Bretagne et de profiter de cette petite promenade cinématographique au coeur des Highlands écossais, ou vous ferez connaissance avec une héroïne attachante, qui n’a rien à envier aux médaillés d’or en tir à l’arc…

P.S. : Et en avant-programme, Pixar vous offre La Luna, un court-métrage plein de poésie qui donne un nouveau sens à l’expression “décrocher la lune”

 

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Rebelle afficheRebelle
Brave

Réalisateurs : Mark Andrews, Katherine Sarafian
Avec les voix de: Kelly MacDonald, Emma Thompson, Billy Connolly, Robbie Coltrane (VO) Bérénice Béjo (VF)
Origine : Etats-Unis
Genre : Pixar pur malt
Durée : 1h35

Date de sortie France : 01/08/2012
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Le Monde
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