“Limitless” de Neil Burger

(Vive la gonflette…)

Limitless - 2

Pour se redonner un petit coup de fouet en cas de grosse fatigue, on connaissait les boissons énergisantes à base de taurine. On en a vu les effets, au cinéma, sur Jim Carrey dans Yes man.
sait maintenant qu’il existe une molécule bien plus efficace que la taurine : le NZT-48.

Hein? Kezaco? Si vous voulez tout savoir, allez donc faire un tour vers le (faux) site de la compagnie pharmaceutique qui le commercialise (1) ou allez voir Limitless, le nouveau film de Neil Burger, adaptation d’un roman d’Alan Glynn (2)

Vous découvrirez comment Eddie Mora, un écrivain médiocre, a vu sa vie révolutionnée par la prise de ce nouveau médicament expérimental, qui booste les capacités cérébrales.
Une petite pilule et hop, fini le syndrome de la page blanche. Il a pu remettre à une éditrice médusée un manuscrit intégral en l’espace de quelques heures seulement…
Mais ce n’est là qu’une des vertus de la molécule, qui permet aussi de réfléchir plus vite, de se souvenir de détails enfouis usuellement dans le subconscient, d’apprendre des choses plus vite et de les maîtriser en quelques minutes, de trier et d’ordonner les informations, bref d’être capable de prendre des décisions rationnelles et efficaces à propos de tout et n’importe quoi.
Eddie ne s’est évidemment pas contenté d’écrire son bouquin. Ayant mis la main sur un stock conséquent des précieuses pilules, il les a utilisées pour apprendre à être polyglotte, soigner son image, se faire de nouveaux amis influents et surtout pour maîtriser les secrets de la finance et du boursicotage, réussissant à se constituer une fortune colossale en moins d’une semaine…

Limitless - 3

Le problème, avec cette drogue – oui, il s’agit plus d’une drogue que d’un médicament officiel… – c’est que les effets secondaires peuvent être un peu ennuyeux… Maux de têtes, nausées, pertes de mémoires, trous noirs de plusieurs heures, comportement psychotique, perte de contact avec la réalité…
Sans parler de l’accoutumance, bien sûr. Car le cerveau, habitué à carburer à plein régime, ne supporte plus vraiment les périodes de fonctionnement normal, et génère une sensation de manque assez brutale. Quant au sevrage, il peut être très douloureux, voire… mortel. Aïe, vu sous cet angle, ça ne donne pas envie…

Bon, je devrais quand même essayer, histoire de trouver quoi dire sur ce thriller d’anticipation où il y a du bon et du moins bon…

Hum, disons que le film est à l’image du personnage principal.
A certains moments, il est complètement dopé : son scénario est alors brillamment pensé, bien mené, et la mise en scène est audacieuse – bien qu’un peu trop clinquante. Les acteurs sont convaincants et bien en place, de Bradley Cooper (qui nous refait un Very bad trip) à Robert De Niro, en passant par la belle Abbie Cornish…
A d’autres, l’intrigue s’effiloche, bascule dans le grand n’importe quoi (voir comment la fiancée d’Eddie se débarrasse de son poursuivant dans le square…), des pans entiers du récit sont absurdes, le jeu des acteurs flirte avec le cabotinage éhonté et la mise en scène manque de relief…

Limitless - 4

On passe nous aussi par différentes phases : curiosité, excitation, puis un désappointement suivi  certaine apathie. Mais le sevrage se fait sans problème, dès le film terminé, on oublie et on peut passer à autre chose.
Cela dit, globalement, ce blockbuster hollywoodien est plutôt plaisant à suivre et fait un divertissement correct pour peu que l’on se moque de la crédibilité de l’histoire…

(1) : The clear pill
(2) : “Champs de ténebres” d’Alan Glynn – coll. Sang d’encre – ed. Presses de la cité

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Limitless Limitless
Limitless

Réalisateur : Neil Burger
Avec : Bradley Cooper, Robert De Niro, Abbie Cornish, Anna Friel, Andrew Howard, Johnny Whitworth
Origine : Etats-Unis
Genre : blockbuster survitaminé
Durée : 1h45
Date de sortie France : 08/06/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Le Nouvel Obs

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“Low Cost” de Maurice Barthélémy

(Film au rabais…)

Low cost - 2

Celui qui aurait été bien inspiré de prendre du NZT-42, c’est notre confrère Arno Gaillard, de Pariscope, qui a dit de Low cost, le film Maurice Barthélémy, qu’il s’agit de “l’une des meilleures comédies de l’année” et qu’il est en passe de “devenir culte”…
Euh… A-t-on vu le même film? Parce que, de notre point de vue, il s’agit d’une comédie pitoyable, mal rythmée et pas drôle, bref de l’un des plus mauvais films que nous ayons vus cette année.

Le point de départ, pourtant, était prometteur  : Après sept heures d’attente dans un confort des plus médiocres, les passagers d’un vol low cost Djerba-Paris apprennent que le voyagiste a fait faillite et qu’ils doivent débarquer pour trouver un autre vol. Furieux, ils refusent de quitter l’avion puis, sous la houlette d’une hôtesse de l’air rebelle (Judith Godrèche) et d’un passager lunatique (Jean-Paul Rouve), se mutinent et prennent les commandes de l’avion. Ils enjoignent un des passagers, pilote de ligne retraité  (Gérard Darmon) de les mener à bon port. Et c’est le début d’aventures rocambolesques au gré d’escales farfelues…

Low cost - 3

Comme ces héros malheureux, on attend en vain que le film décolle et nous emmène vers des sommets de rire.
Las, il reste désespérément au ras du sol, plombé par des gags d’une incommensurable lourdeur.
Il faut dire que Maurice Barthélémy a choisi de verser dans l’humour absurde. Mauvaise idée… Car ce n’est pas ici de l’humour absurde de haut-vol, hein… Pas l’irrésistible nonsense des Monty Python, non… Pas les gags délirants du trio Zucker-Abrahams-Zucker et de leur Y-a-t-il un pilote dans l’avion?, apparemment l’une des références majeures du film…
Plutôt l’humour rase-mottes et farfelu des Robins des Bois. Précisons : des plus mauvais sketches des Robins des Bois, comme ceux qui émaillent l’(abo)minable Rrrrrrr, une référence dans la comédie foireuse.

On cherche vainement un lien avec le film des ZAZ : Les dialogues sont idiots, le comique de répétition est lourd, les situations sont mal exploitées, le rythme est mou… En fait, seul le titre nous parle : Y-a-t-il un pilote dans l’avion?

Après avoir supporté 90 mn de ce triste nanar, la réponse est non. Définitivement non. Il n’y a personne aux commandes de ce film qui, du coup, ne peut éviter le crash…

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Low cost Low Cost
Low cost

Réalisateur : Maurice Barthélémy
Avec : Jean-Paul Rouve, Judith Godrèche, Gérard Darmon, Etienne Chicot, Maxime Lefrançois, François Bureloup
Origine : France
Genre : Catastrophe
Durée : 1h29
Date de sortie France : 08/06/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Excessif

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