Eric Love (Jack O’Connell) est un jeune homme violent et sans repères. Incontrôlable, il est envoyé prématurément dans une prison pour adultes. Un autre monde, plus dur, plus dangereux, où ses provocations et ses intimidations ne font qu’agacer ses codétenus et les matons, et lui attirer des ennemis.
Oliver (Rupert Fiend), un bénévole, est persuadé qu’il peut aider, avec son groupe de travail, à canaliser son agressivité et à retrouver le droit chemin…

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A première vue, Les poings contre les murs est un film carcéral on ne peut plus classique. Il obéit pleinement aux codes du genre, tant au niveau des personnages que des situations dépeintes. On retrouve là des matons haineux, des caïds régnant en maître sur leurs blocs et développant leurs petits trafics, des détenus bagarreurs tentant de prendre l’ascendant sur les petits nouveaux, et, donc, un jeune homme paumé qui va découvrir ce milieu difficile.
Des stéréotypes? Peut-être, mais incarnés avec talent par les comédiens, tous impeccables, et transcendés par la mise en scène, parcourue d’une tension permanente, de David Mackenzie.

Les poings contre les murs - 3

Le film se distingue aussi des autres films de prison par un choix scénaristique gonflé : faire cohabiter dans la même prison le jeune héros et son père, Nev (Ben Mendelsohn), un homme tout aussi violent que lui.
On comprend que si Eric a fini en prison, c’est parce qu’il n’a jamais pu s’appuyer sur ce père qui a passé l’essentiel de sa vie derrière les barreaux, et qui n’a jamais su lui apporter l’amour dont il avait besoin. Leurs retrouvailles sont l’occasion d’un nouveau départ. Nev veut faire en sorte que son gamin puisse s’assagir et profiter de sa détention pour suivre des études et retrouver le droit chemin. Mais sa façon de couver Eric provoque surtout l’embarras du jeune homme, qui se braque complètement contre lui.

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Au récit initiatique carcéral vient donc se superposer un mélodrame familial dont l’enjeu est le resserrement des liens entre le père et le fils. Un parti-pris casse-gueule, qui aurait pu facilement sombrer dans le pathos et donner des scènes ridicules…  Mais le cinéaste l’assume parfaitement et réussit à en faire le coeur de son intrigue de façon très crédible, provoquant l’émotion sans jamais dévier de son approche brute et sèche.

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Les poings contre les murs ne possède peut-être pas la perfection narrative de Un Prophète, ni l’inventivité visuelle d’un Bronson. Néanmoins, ce récit  réussit à happer d’entrée de jeu le spectateur et à le captiver de bout en bout, malgré des péripéties assez prévisibles et un cheminement ultra-balisé, jusqu’à un dénouement très sobre, d’une efficacité redoutable, qui ne peut que susciter l’émotion…

… et notre admiration. Pour David Mackenzie, producteur inspiré (Citadel) et réalisateur désormais confirmé (Young Adam, Hallam Foe, Perfect sense). Et pour le jeune Jack O’Connell, l’acteur qui monte Outre-Manche et qui nous épate à chaque nouveau film. Nul doute que l’on entendra encore parler de ces deux-là dans les années à venir…

 

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Les poings contre les murs Les Poings contre les murs
Starred up

Réalisateur : David Mackenzie
Avec : Jack O’Connell, Ben Mendelsohn, Rupert Fiend, Sam Spruell, Anthony Welsh, David Ajala
Origine : Royaume-Uni
Genre : film carcéral et mélo familial
Durée : 1h45
Date de sortie France : 04/06/2014
Note pour ce film :
Contrepoint critique : Critikat

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