Chalut les humains,

Si comme moi, vous vous êtes toujours demandé, à la vision de La Planète des singes (1968), de ses suites et de son remake par Tim Burton, comment la Terre avait pu finir dominée par des chimpanzés à l’allure humanoïde, vous deviez attendre avec impatience La Planète des singes, les origines.

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Mais autant vous prévenir tout de suite, vous risquez d’être surpris, voire déçus, par ce film qui se démarque complètement des oeuvres précitées, même s’il multiplie les clins d’oeil à leur intention. Ce n’est ni la préquelle du film réalisé par Tim Burton, ni celle de la série de films réalisée dans les années 1970. En revanche, elle emprunte à La Conquête de la planète des singes film de John Lee Thompson daté de 1972, le personnage de César, leader de la révolte des singes contre les humains.
Et l’explication donnée à ce grand bouleversement de hiérarchie au sein du règne animal est somme toute assez primate, pardon, primaire. Tout ce bazar, la statue de la liberté ensevelie, les arbres qui poussent entre les buildings, les humains asservis, ne serait que le fruit d’une science sans conscience, d’expérience de labo qui a mal tourné, et des états d’âme d’un chimpanzé boudeur, pas content d’avoir été abandonné par son maître (pauv’chou!).

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Donc, tout commence quand le docteur Will Rodman (James Franco, remis de son bad trip aux Oscars) se met activement à travailler sur le sérum ALZ112, un remède potentiel contre la maladie d’Alzheimer. Principale source de motivation : son père, qu’il voit décliner de jour en jour à cause de cette terrible maladie neurodégénérative (moi aussi, j’ai pris de l’ALZ112 pour écrire des trucs comme ça…).
Il bidouille génétiquement un virus qui, une fois intégré dans l’organisme, fait évoluer les cellules cérébrales, augmentant considérablement l’intelligence et les facultés d’apprentissage.
Evidemment, avant de pouvoir tester sur l’homme ce remède-miracle, il doit procéder à des tests sur des animaux (je vous préviens, le premier qui essaie de me prendre pour cobaye, je lui griffe la gueule…), sur des chimpanzés en l’occurrence (je préfère ça…). 

Et ça marche! Le scientifique obtient des résultats encourageants, suffisants pour demander de nouvelles subventions aux actionnaires de la compagnie. Mais le jour J, la femelle primate servant de sujet zéro perd la boule (comme Pierre (1)) et sème la panique dans le hall de la société pharmaceutique. Le projet tombe à l’eau et les singes de laboratoire sont tous exterminés, sauf un… Un bébé chimpanzé, progéniture de ladite femelle, qui a hérité de ses améliorations intellectuelles et même plus.

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Le brave docteur  l’emmène, le rebaptise Cesar (comme Jules (2)) et l’élève comme son fils, avec l’aide d’une jolie vétérinaire (Freida Pinto (3)).
Tout irait pour le mieux si le papa de Will (John Lithgow, dans un numéro de cabot assez agaçant) ne voyait pas son état s’aggraver de jour en jour. Malgré une impressionnante phase de rémission, due à l’injection de doses de virus dérobées au laboratoire, la maladie revient au galop, conduisant le pauvre homme à faire n’importe quoi. Comme démolir la voiture du voisin, un crétin irascible qui ne trouve rien de plus intelligent à faire que de menacer physiquement le vieillard. Cesar, obéissant à ses instincts, défend son maître – assez violement, certes, mais bon, il faut ce qui faut contre les brutes décérébrées…

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Résultat, la justice américaine ordonne le placement de l’animal dans un centre pour primates. En apparence, le lieu idéal pour l’épanouissement de Cesar. En réalité, une sorte de prison pour gorilles, macaques et autres orangs-outans, un lieu de détention sordide avec cages cradingues et matons vicieux/sadiques qui ressemblent à Drago Malefoy. Pire que les pires des films carcéraux…
Cesar se sent trahi, abandonné par ses maîtres. Il en nourrit un certain ressentiment contre les humains.
Mais le sentiment de solitude est de courte durée. Sur place, il fait connaissance avec les autres singes, moins évolués que lui, mais ayant un certain potentiel.
Très vite, il fomente un plan d’évasion et une revanche sur ceux qui ont fait du mal à ses nouveaux copains.

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On connaît la suite : les singes s’organisent, se révoltent, gagnent leur émancipation et, au final, créent une civilisation plus puissante que les civilisations humaines… 
Mais contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’extinction de l’espèce humaine n’est pas directement liée à la prise de pouvoir des singes. La morale – pas si bête – de cette histoire est que l’homme, à force de vouloir repousser les limites de la science et de bricoler les lois de la nature, finira par être seul responsable de sa propre perte…
D’ailleurs, ne quittez pas la salle au tout début du générique de fin, l’explication de l’extinction de l’espèce humaine est donnée pendant celui-ci.

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Pour le reste, cette variation autour du thème de l’évolution et des personnages créés par Pierre Boulle donne un film d’aventures /SF assez conventionnel, avec des longueurs mais aussi quelques beaux morceaux de bravoure, comme l’évasion du centre pour primates ou la spectaculaire bataille finale entre singes et forces de l’ordre, sur le Golden Gate Bridge de San Francisco.
Pas de quoi fouetter un chat (Dieu merci) mais un film divertissant honorable…

Bon, il faut que je vous laisse, je vais tenter une révolution féline.
Si ces abrutis de macaques ont réussi, alors pour nous autres félins, ça sera du gâteau…
– Oh Minou, descends!
– Bah pourquoi faire?
– J’sais pas, moi, descends, on va faire la révolution…
– Euh, la c’est pas possible, c’est leur de ma sieste, et après, ma maîtresse va me brosser et ce sera l’heure de la pâtée…
Bon Ok, laissez tomber… Il va quand même nous falloir une bonne dose de ALZ112…
Et puis zut, hein, moi aussi, je vais faire ma sieste…

Plein de ronrons,

Scaramouche

planete des chats

(1) : Jeux de mots en hommage à Pierre Boulle, auteur du roman “La Planète des singes”
(2) : Pas de jeux de mot, là. Jules Cesar, quoi. Celui d’Asterix… Euh…
(3) : C’est pas juste, ça… Parce que si tous les vétos sont aussi sexy que Freida Pinto, mon maître va m’emmener plus souvent faire ma visite médicale et j’ai horreur de ça…

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La planète des singes les origines La Planète des singes, les origines
Rise of the Planet of the apes

Réalisateur : Rupert Wyatt 
Avec : James Franco, Freida Pinto, John Lithgow, Andy Serkis, Brian Cox, Tom Felton
Origine : Etats-Unis
Genre : film macaque-strophe 
Durée : 1h50
Date de sortie France : 10/08/2011
Note pour ce film :

contrepoint critique chez : Abus de ciné

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1 COMMENT

  1. J’ai été franchement agréablement surpris par cette énième Planète des Singes. La BA me laissait craindre un blockbuster d’action, et au lieu de cela le film est, à défaut d’être transcendant, réfléchi et posé. Dans le marasme hollywoodien de l’été, ça suffit à se démarquer.

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