73ème Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica – La Biennale (Venise, Italie)
– du 31 août au 12 septembre 2016 –

Venise 2016A Venise, il n’y a pas que des pigeons et des touristes (ce qui est parfois la même chose). Il y a aussi de nombreux amateurs d’art qui aiment flâner dans la Cité des Doges pour profiter des nombreuses merveilles qu’elle a à offrir. La plupart viennent pour découvrir son architecture, ses monuments, ses musées et les oeuvres classiques qu’ils hébergent. D’autres viennent pour découvrir des oeuvres plus contemporaines, proposées par  La Biennale de Venise, qui propose chaque année des expositions d’art moderne et d’architecture, des oeuvres théâtrales, des spectacles de danse, des concerts… Enfin, quand viennent les derniers feux de l’été, on trouve aussi quelques fondus de cinémas, embarqués pendant douze jours dans une trépidante chasse aux lions (d’Or et d’Argent) et un tourbillon de films d’Art & d’Essai, parmi les plus attendus de l’année. Cette habitude est apparemment tenace, puisque la Mostra de Venise célèbre cette année sa 73ème édition…

Cette édition 2016 débutera avec la présentation de La la land, le nouveau film de Damien Chazelle. Cette comédie musicale mettant en vedette Emma Stone et Ryan Gosling participera à la compétition officielle et  sera opposée à des films tels que The Light between oceans, de Derek Cianfrance, Nocturnal animals, de Tom Ford, La Region salvaje d’Amat Escalante, Jackie de Pablo Larrain, Arrival de Denis Villeneuve, Les Beaux jours d’Aruanjez de Wim Wenders ou On the milky way, qui marque le grand retour d’Emir Kusturica derrière la caméra.  Sans oublier Voyage of time : life’s journey, un documentaire de Terrence Malick qui devrait ressembler à la partie centrale de Tree of life.

La France sera bien présente dans cette compétition, avec deux films “d’époque”. D’une part Frantz de François Ozon, qui se déroule en Allemagne, au lendemain de la première Guerre Mondiale et d’autre part Une vie de Stéphane Brizé, qui nous entraînera dans la France du XIXème siècle. Si François Ozon s’est déjà essayé avec bonheur au film historique, on est assez curieux de voir le réalisateur de La Loi du marché s’essayer à cet exercice parfois périlleux.

Nos amis transalpins seront également dignement représentés, avec Piuma de Roan Johnson, Questi Giorni de Giuseppe Piccioni et Spira mirabilis de Massimo d’Anolfi et Martina Parenti.
A noter qu’après avoir envoûté la Berlinale avec les huit heures de A Lullaby to the sorrowful mystery, Lav Diaz s’attaque à la Mostra avec un “court-métrage” de “seulement” trois heures et demie, The woman who left.
Un jury présidé par le cinéaste Sam Mendes et composé de Laurie Anderson, Gemma Arterton, Giancarlo De Cataldo, Nina Hoss, Chiara Mastroianni, Joshua Oppenheimer, Lorenzo Vigas et Zhao Wei sera chargé de départager les prétendants au précieux Lion d’Or.

Hors compétition, les festivaliers pourront se régaler avec The Bleeder de Philippe Falardeau, Hacksaw ridge, le film de guerre de Mel Gibson, le remake des Sept Mercenaires par Antoine Fuqua, A jamais, de Benoît Jacquot, Planetarium, de Rebecca Zlotowski ou encore The Age of shadows, le nouveau film de Kim Jee-woon.

Les sections parallèles offriront également, on l’espère, leur lot de belles surprises.

Dans la section Orizzonti, on attend beaucoup de The King of Belgians du duo Peter Brosens/Jessica Woodworth (La cinquième saison), Molly Bloom de Chiara Caselli, Gukoroku de Kei Ishikawa, Réparer les vivants de Katell Quillévéré ou Dawson City : Frozen Times de Bill Morrison.
C’est au réalisateur français Robert Guédiguian que reviendra la lourde tâche de diriger le jury de cette section.

Dans la section Venice Days, on voyagera beaucoup d’un pays à l’autre et d’un continent à l’autre, avec des oeuvres venues d’Islande, de Suède, des Philippines, d’Australie, de Colombie… La programmation aura un allié de euh… de taille en la présence de Rocco Siffredi, à qui Thierry Demaizière et Alban Teurlai ont consacré un documentaire.

Enfin, la Semaine de la Critique misera sur la jeunesse avec une sélection composée exclusivement de premiers films, dont probablement quelques pépites.

Ajoutez à cela une sélection rétrospective bien fournie et de nombreux courts-métrages, et vous aurez une bonne idée des réjouissances qui attendent les heureux festivaliers. Et encore, on ne vous parle pas des autres plaisirs de la vie vénitienne, des spritz rafraîchissants pris en terrasse aux gelattti aux parfums délicieux nécessaires pour affronter la canicule, en passant par les spaghetti alla vongole et autres pizze généreuses.

La “dolce vita”, en somme…

Pour plus d’informations : Mostra de Venise

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Rédacteur en chef de Angle[s] de vue, Boustoune est un cinéphile passionné qui fréquente assidument les salles obscures et les festivals depuis plus de vingt ans (rhôô, le vieux...) Il aime tous les genres cinématographiques, mais il a un faible pour le cinéma alternatif, riche et complexe. Autant dire que les oeuvres de David Lynch ou de Peter Greenaway le mettent littéralement en transe, ce qui le fait passer pour un doux dingue vaguement masochiste auprès des gens dit « normaux »… Ah, et il possède aussi un humour assez particulier, ironique et porté sur, aux choix, le calembour foireux ou le bon mot de génie…

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