– En sa mémoire (Donjon Zénith, Tome 8) / Réveille-toi et meurs (Donjon Monsters, Tome 13), de Boulet / David B, Sfar & Trondheim –

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Depuis la résurrection du Donjon en janvier dernier, un véritable tsunami d’annonces et de publications s’abat sur Terra Amata… et son lot de fans extatiques !

Si les nouvelles (folles) annonces feront l’objet d’un prochain billet, concentrons-nous aujourd’hui à la nouvelle fournée donjonesque du mois proposant un nouveau Zénith – moins d’un an après le précédent – et, ô joie, un nouveau Monsters ! Et dessiné par le génial David B, qui plus est !!

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Concernant le Zénith, après un tome très dense, débordant d’action et de péripéties, on appréciera ici cette petite parenthèse (pas si) enchantée, où le rythme redescend d’un gros cran, prenant son temps pour s’attarder sur l’histoire et ses personnages. L’histoire qui se concentrera sur une enquête menée par Herbert et visant à débusquer le meurtrier de la mère de Marvin ; les personnages qui offriront la part belle au mythique duo originel et leur relation bien particulière. Pourtant, si cet album se place comme une sorte de « Bijoux de la Castafiore tronsfarien » à la quasi-unité de lieu, d’action et de décor, il se révèlera également très important dans la « méta-histoire » du Donjon, continuant de marquer le changement de ton entre l’humour potache de l’époque Zénith et la noirceur des albums plus lointains, mais surtout, en introduisant également des « versions jeunes » des personnages qui seront centraux dans l’époque Crépuscule… à commencer par Gilberto, juvénile apprenti n’ayant encore jamais tiré sur un bon gros baboulin des familles bourré d’herbes shamaniques !

Visuellement, malgré un scénario au rythme moins soutenu, ce Zénith-ci nous refile néanmoins notre dose de bonnes grosses bastons sur lesquelles le trait de Boulet tabasse la rétine, et l’on notera également le plaisir évident que ce fan de dinosaures prend à dessiner la multitude de dragons en tous genres peuplant le village où se déroule l’enquête !

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Autre gros morceau, le reprise de la sous-série Monsters avec un opus grandiose mettant en scène deux des personnages les plus mythiques de l’épopée Donjon : Hyacinthe de Cavallère – le Gardien du Donjon – et Alexandra, son amour éternel.

Alors oui, vous me direz, à ce stade si avancé de la méta-histoire (niveau 79), ces deux-là sont censés être morts et enterrés… Eh bien, vous n’aurez qu’à moitié raison : dans cet album, ils sont en fait morts et déterrés !
Dès les premières cases, nous voyons le squelette de Hyacinthe sortir de terre, mu par une voix familière qui l’appelle à prendre part à son Armée des Morts afin de combattre le mal cherchant à s’emparer du corps de son ami. Ce récit, nous le connaissons, les héros de Crépuscule nous ayant déjà conté comment Marvin s’est transformé en Roi Poussière afin de d’empêcher son ami Herbert de devenir l’infâme Grand Khan, pourtant, aussi important soit-il, il ne sera en ces pages que la toile de fond sur laquelle se déroulera une histoire sombre et mélancolique, chevaleresque et romantique… celle de deux squelettes amnésiques qui petit à petit renaîtront sur le champ de bataille, portés par leur fougue et leur panache, leur bravoure et leur amour !

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Et si le plaisir de retrouver le Gardien et Alexandra est immense, que ce soit sous les crayons de David B ajoute encore à la superbe ! D’autant plus que bien d’autres figures mythiques échappées des différentes époques apparaîtront également au détour de certaines cases ; qu’il s’agisse de Marvin et Herbert, bien sûr, mais également de bien d’autres encore dont je tairai le nom pour garder intacte la surprise ! Enfin, au-delà du plaisir de voir nos personnages fétiches réinterprétés par l’immense David B, là où le choix de ce dessinateur se montre réellement judicieux pour illustrer un tel scénario, c’est que son graphisme très particulier – quasi’ géométrique et jouant sur la stature – se révèle idéal pour illustrer ces chevaliers squelettes, ces châteaux aux hautes tours et ces dragons cracheurs de feu… offrant alors aux lecteurs émerveillés des cases au visuel rappelant les gravures médiévales d’antan, voire-même, certaines imageries d’icônes religieuses.

Avec ces opus où la franche rigolade laisse place à certaine noirceur – dosant habilement humour, drame et mélancolie – les architectes du Donjon posent ici deux nouvelles pierres des plus sombres à cet édifice qui ne cesse de croitre de façon aussi réjouissante qu’hallucinante !

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* En sa mémoire (Donjon Zénith, Tome 8), de Boulet, Sfar & Trondheim (Ed. Delcourt)
* Réveille-toi et meurs (Donjon Monsters, Tome 13), de David B, Sfar & Trondheim (Ed. Delcourt)

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