– DoggyBags (Tome 7), dirigé par Run –

* Pour ceux ayant manqué le début : récap’ sur le principe de la série, ici.

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Il est de notoriété que nous, ici, à La Rubirque-à-Barc, on est ouf’ de Doggy Bags, si j’ose dire… et pourtant, cette chronique commencera par une note en demie teinte.
Après tant d’enthousiasme à chaque épisode de chaque volume, ce qui devait arriver arriva : je n’ai été que moyennement emballé par la deuxième histoire de ce nouvel opus.

Rien de catastrophique, hein, mais son design cartoony – sans avoir l’originalité, la puissance, et la fougue d’un Singelin – et ces petites touches d’humour dans les dialogues ont quelque peu nui au retournement de tripes qu’aurait dû susciter chez moi cette meute de loups fondant sur une poignée de routiers bloqués au fin fond du trou du cul de la Roumanie. Bah ouais, quitte à taper dans le terrifiant, autant la jouer jusqu’au bout !

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Mais rassurez-vous du jusqu’auboutisme, vous en trouverez plus que de raison en ces pages, et ce, dès le premier acte !
Oui, oui : celui dessiné par François Amoretti, le monsieur qui avait illustré des livres sur les lolitas, une relecture du Petit Chaperon Rouge, ou encore donné naissance à une gorgeous effeuilleuse rockabilly ! Et pourtant, son trait si fin, élégant et sensible, en s’associant aux mots de ce génie fou de Run, parviendra à se pervertir à en faire pâlir un DSK, et nous offrira des scènes d’une violence – tant psychologique que physique – frôlant la limite du soutenable !

Enfin, last but not least, le bouquin se conclura sur une seconde participation du scénariste Hasteda qui rattrape ici carrément le coup de son attaque de loups peu convaincante, et nous embarque à 200% dans une chasse au Bigfoot haletante et poignante dans le grand nord canadien. Faut dire que pour le coup, il s’associe à ce jeune virtuose de Mathieu Bablet qui nous en met plein les yeux avec son trait précis et follement maitrisé duquel se dégage pourtant une personnalité et une spontanéité hallucinante, son incroyable sens du découpage alternant les cases prenant le temps de s’arrêter sur un simple détail et les paysages en cinémascope à couper le souffle, son travail sur les couleurs aussi discret que grandiose réussissant à offrir 1000 nuances à ce qui pourrait passer pour un simple noir et blanc au premier coup d’œil… très fort, le lascar !

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Alors, petite déception que ce septième numéro ?
Que nenni ! C’est juste que la qualité habituelle de cette série nous a rendu, nous lecteurs, putain d’exigeants… et malgré un ou deux chipotages, on doit bien avouer que ce nouvel essai frôle encore une fois le carton plein !

COUV

DoggyBags, Tome 7, de Run, Amoretti, Hasteda, MëgaBoy, et Bablet (Ed. Ankama – Label 619).

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