– Succombe qui doit, d’Ozanam & Rica –

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Avant.
Un boxeur qui s’est fait tout seul, à la force incroyable de ses poings de fer et de son mental d’acier. Remportant victoire sur victoire, le prodige du ring finit forcément par attirer l’attention, et pas uniquement celle des journalistes sportifs : dans le lot, le bonhomme tombe fatalement sur le vieux mafieux qui voit en lui une putain d’occasion de rafler la mise… et qui n’hésitera pas à s’en prendre à sa gamine s’il refuse jouer le jeu.

Maintenant.
Une bande de branleurs tente de rattraper le coup après un braquage ayant mal tourné. Des biftons plein les pognes, mais un blessé sur les bras et la police aux fesses, ils échouent dans une casse bien cradingue le temps que leur boss trouve un moyen de les sortir de ce bordel.
Le hasard faisant toujours bien les choses, le patron de la casse s’avère être l’ancien boxeur susnommé, et le commanditaire du braquage, le mafieux lui ayant jadis pourri la vie !

Après ?
Vous vous en doutez : la vengeance étant un plat qui se mange froid, et les préjudices subis étant impardonnables, la suite seraobligatoirement glaciale.
On assistera alors à un déferlement de violence pure et dure – tant physique que verbale – chacun cherchant à tirer son épingle du jeu, sacrifiant sans vergogne quiconque se dressera sur son chemin pour parvenir à ses fins.

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Cliché ?
Je n’irai peut-être pas jusque-là, disons juste que tous les ingrédients classiques sont réunis dans ce hard-boiled expéditif et brutal.
Pourtant, si Ozanam use des grosses ficelles du genre, jamais l’ennui ne pointe son nez, car il le fait avec un plaisir évident – sadique, mais évident –et en ressort un défouloir relativement jouissif et totalement assumé.
Un trip jusqu’auboutiste dans lequel il entraine son compère Rica, le dessinateur usant en ces pages d’un encrage épais et profond illustrant idéalement l’ambiance oppressante et étouffante, et s’amusant avec les (dis)proportions pour flanquer à ses personnages des visages totalement déformés par la douleur ou la colère, pour ne pas dire la souffrance insoutenable ou la haine sans nom !

Ames sensibles s’abstenir, donc, mais amateurs de sensations fortes et de violence gratuite, baissez votre garde et tentez d’encaisser ce bon gros coup de poing que vous assènent Ozanam et Rica !

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Succombe qui doit, d’Ozanam & Rica (ed. Casterman – KSTR).

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