– New Delhi, de Corbeyran & Lachance –

La série Uchronie(s) est une saga orchestrée par Corbeyran qui, par sa grande maîtrise scénaristique, a réussi à créer un monde à la fois très différent et très proche du notre dans lequel cohabitent trois univers parallèles – ayant eux-mêmes donné naissance à trois séries mères (New York, New Harlem, et New Byzance) – et qui s’étend maintenant dans trois nouveaux lieux : New Dehli, New Moscow, et New Beijing. Des mondes parallèles amenés à se croiser grâce à une mystérieuse pierre noire, entrainant certains protagonistes à se rencontrer et interagir dans plusieurs tomes des différentes séries.

 

Après les opus New Beijing, illustré par Morinière, et New Moscow, illustré par Otero, la seconde « saison » de la saga Uchronie(s) se poursuit aujourd’hui avec un troisième et nouveau monde : New Delhi.

Et si Corbeyran continue de développer son passionnant univers – déjà lancé sur de très bons rails après les réussites des séries originelles –, il l’étoffe d’autant plus grâce à cet opus amenant son lot de différences par rapport aux trames habituelles, et faisant de cet épisode un exemplaire à part.

Dans ce récit, la Statue de la Liberté semble avoir épongé les stigmates de la fête Holi, et New York sent bon le curry. Dans ce monde, les voyages transdimensionnels sont l’apanage des Yogis, seuls autorisés à essayer de chercher ailleurs ce qui manque à la population (eau, énergie, nourriture).
Mais tous ces voyages sont réglementés, et les contraintes et risques encourus par les Yogis sont réels.

  

« La chance » – qui prête son nom à cet album – est donnée à Lakshmi d’intégrer la formation des Yogis pour rejoindre sa sœur Abha. Pourtant, on se demandera bien vite si l’ascension de Lakshmi est réellement le fruit du hasard ou finalement provoquée au détriment de sa grande sœur ?
Les règles imposées sont-elles viables dès lors que des sentiments existent ?
Pouvons-nous faire confiance aux personnes qui tiennent les rênes ou abuseront-elles forcément de leur rang pour en tirer profit ?

Toutes ces questions ne sont bien sûr que pure rhétorique, car on réalisera très vite que l’humain n’est pas fiable… c’est ce qui – justement – en fait un humain !

Dès cet album d’introduction, les bases classiques de la série sont mis en place (échanges dimensionnels, sentiments amoureux, profits), mais malgré les couleurs bollywoodesques très vives – contrastant fortement avec celles de l’arc New Moscou – la noirceur est ici plus affirmée, notamment via cette fin d’épisode étonnante, ouvrant avec maestria un énorme champ des possibilités pour le second tome.

New Delhi, de Corbeyran & Lachance (ed. Glénat).

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