Ludisia est une jeune femme aux cheveux longs et soyeux, à la silhouette fine et élégante… à la barbe fournie et épaisse !
Une particularité qui lui valut d’être considérée comme une véritable reine lorsqu’elle appartenait à cette fameuse troupe de cirque ; jours bénis où sa présence enchantait le foules avides de curiosité et où l’Homme de six pieds de long n’avait d’yeux que pour elle.
Une particularité qui lui vaut d’être considérée comme un véritable monstre aujourd’hui qu’elle travaille comme serveuse au restaurant du coin ; jours maudits où sa présence dégoute les clients avides de normalité et où les badauds n’ont que des mots affreux à son égard.
Raser cette vilaine barbe pourrait sembler être une solution évidente, mais son géant aimerait-il encore la femme si commune qu’elle deviendrait alors ?
Le récit alterne les scènes passées et présentes afin d’aborder les thèmes de l’apparence, de son importance aux yeux de chacun, de ses différentes perceptions selon la personne qui nous renvoie notre image… et de conclure de manière assez triste que l’on sera toujours le monstre de quelqu’un, quels que soient nos efforts.
Des thèmes forts abordés de manière peut-être un peu trop rapide ou superficielle, mais illustrés d’un trait fin et vibrant de sensibilité, rehaussé par de jolies aquarelles qui installent à la perfection les ambiances mélancoliques véhiculées par une telle histoire.
La femme à barbe, d’Antoine Dole & Juliette Iñigo (ed. Sarbacane).