– Contribution à l’étude du léger brassement d’air au-dessus de l’abîme, d’Ibn Al Rabin –

Si une armada de soucoupes volantes se pointait au large de notre belle planète bleue, comment réagirions-nous ?

Ah ça, j’pense bien qu’on aurait tous notre mot à dire, mais ce mot serait-il sensé : c’est une autre histoire !?
A mon avis, y en aurait du brassement d’air !

Ibn Al Rabin, en a d’ailleurs fait une étude, de ce brassement d’air.
Dans son bouquin, ce génial raconteur d’histoire se penche sur les diverses réactions – plus ou moins futiles – qu’adopteraient untel ou untel face à ce genred’évènement.
Soit une belle occasion de se foutre de la gueule de l’Armée et des ses pulsions belliqueuses, de l’Eglise et de son sempiternel prêchi-prêcha, des grands patrons et de leur obsession du profit-à-tout-prix, des pros du marketing et de leur concepts ne craignant pas le ridicule… et peut-être un peu de nous-mêmes, toujours prompts à gober ce que nous affirment les médias !

Ce bouquin sera aussi l’occasion de s’interroger sur la bande dessinée elle-même ; sa diffusion, sa portée, la perception qu’en ont les gens, et l’importance – ou non – d’y mettre des beaux dessins.

D’autant qu’Ibn Al Rabin s’y connait sur le sujet, le lascar s’amusant régulièrement avec ce média qui nous est cher.
Plutôt que de perdre son temps avec de grandes et bellesillustrations en pleine page, hyper-chiadées, couleurs directes et tout le tralala, il s’amuse ici avec des petits bonshommes en noir et blanc, plus proches de l’ombre chinoise que du dessin à proprement parler.

 

Mais le coup de maître, c’est qu’avec ses simples silhouettes, le môssieur nous pond un résultat hallucinant.
Ses dessins poussant le côté basique à l’extrême se rapprochent finalement du pictogramme et parviennent ainsi un délivrer un max d’informations en un minimum de traits. De plus, son découpage et sa mise en page font preuve d’un sens du rythme incroyable, tant sur l’action elle-même, que sur les dialogues : en disposant ses bulles de manière ô combien intelligente, et en croisant, mêlant, et entremêlant les queues de ses phylactères, l’auteur parvient à retranscrire à l’écrit toute « la musicalité » du dialogue ; hésitations, phrases coupées, ou superpositions cacophoniques de conversations…!

Vous l’aurez compris : derrière ce petit bouquin se cache donc un grand livre, extrêmement bien construit et débordant d’un humour fin et plein d’esprit,usant aussi bien decynisme que d’une certaine poésie absurde.

Contribution à l’étude du léger brassement d’air au-dessus de l’abîme, d’Ibn Al Rabin (ed. Atrabile).

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