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– La fille de l’eau, de Sacha Goerg –

Au départ, il y a Damien, ce jeune homme perdu, égaré, tombé d’un pédalo au beau milieu d’un lac et échoué sur une rive sauvage.
Il est recueilli par Sonia, cette femme autoritaire vivant dans cette hallucinante villa à la folle architecture, se dressant fièrement au milieu de la dense végétation.
Il y rencontre Mattew, cet adolescent rebelle et marginal, oscillant entre cool-attitude et provoc’, en conflit permanent avec sa mère… mais fumant néanmoins l’herbe qu’elle fait pousser.
Il y croisera aussi Hugo, le gentil pote de Mattew, Chris, l’irritant ami de Sonia, et Miki, sa nouvelle et très jeune conquête.
Et au-dessus de tout ce petit monde, plane le fantôme du propriétaire des lieux, un illustre sculpteur / architecte sujet à la folie des grandeurs et décédé il y a peu.

Enfin, ça, c’est au départ, car au fil du temps, les masques tombent et les apparences laisseront vite place à la vraie personnalité de chacun.

Damien se révèlera en fait être Judith, la fille illégitime du fameux artiste débarquée sous une fausse identité afin de découvrir ceux à qui l’on cachait son existence.
Sonia s’avèrera finalement être plus perdue qu’autoritaire, cachant sa détresse et sa tristesse derrière son côté stricte et sévère.
Mattew mettra au grand jour sa grande sensibilité cachée derrière cette carapace de p’tit con arrogant.
Quant au fantôme, est-il finalement là pour hanter ceux qu’il a laissés, pour les guider, ou tout simplement leur dire au revoir ?

  

Une galerie de personnages maniant au mieux les masques et le paraître afin de dissimuler leurs secrets, leurs failles, et leurs faiblesses ; personnages au sein desquels je placerai la villa elle-même tant son rôle est de prime importance au cœur de cette histoire. L’auteur s’évertuera d’ailleurs à la mettre en avant en incrustant des aplats vifs, monochromes, et tranchants dans ses belles aquarelles pleines de nuances et de douceur.

Un huis clos familial teinté d’une légère touche d’onirisme et de fantastique, traitant avec une grande sensibilité de la perte d’un proche, des difficultés à faire son deuil, du vide et du manque qui en découle – manque d’affection, manque de repères –, et de cette habitude idiote que l’on a de se protéger derrière des apparences souvent bien trompeuses…

La fille de l’eau, de Sacha Goerg (ed. Dargaud).

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