Promenez-vous à Paris, trainez vos guêtres vers la place Saint Michel, et vous y admirerez une magnifique fontaine en haut de laquelle trône une statue de Saint Michel pourfendant le Mal à grands coups de lance dans sa p’tite gueule… violent, non ? Et si Michou et le diable réglaient plutôt leur différent au flipper, ça serait pas un peu plus sympa ?!
Ouvrez un livre d’histoire, feuilletez les pages concernant le moyen-âge, et vous y relirez comment une grande partie de l’Europe fut disséminée par une terrible épidémie de peste… l’évident manque d’hygiène de l’époque en est-il le responsable direct ? Et si la Mort en personne avait plutôt répandu la maladie dans un accès de rage après que Cerbère lui aie chouré un tibia en guise de nonos à ronger ?
Et la bible, censée prôner l’Amour et la Paix, elle n’est pas en reste, non plus, question catastrophes et cataclysmes déclenchés par Dieu lui-même pour nettoyer la Terre… Et si plutôt que de parcourir le monde pour y distiller le malheur, les Cavaliers de l’Apocalypse enfourchaient leurs chevaux pour se tirer gentiment la bourre sur un champ de courses ?
Ah ça, c’est sûr qu’avec Belzébuth aux commandes, l’enfer c’est carrément moins… infernal !
Notre bon diable, bien qu’un peu cono sur les bords, est loin d’être un mauvais bougre ; du coup quand Saint Pierre vous condamne à aller vous griller les miches chez son pote Satan, ça en deviendrait presque une récompense : au bord du Styx, on s’la coule douce, bien au chaud, on tape le carton entre potes, on boit des coups, et surtout, on baise à mort !
Au diable les idées toutes préconçues sur le Bien et le Mal, Stéphane Melchior-Durand et Loïc Sécheresse s’amusent à détourner tous les classiques du genre et ses figures imposées avec ce recueil d’historiettes débordant d’un humour blasphématoire méchamment drôle et servies par un dessin au style hyper-lâché, se moquant bien des proportions quand il s’agit d’accentuer les défauts de ses personnages ou de rendre diablement sensuelles ces sorcières au p’tits nichons tout mignons et au bon fessard bien agréable à claquer !
Hécate & Belzébuth, de Stéphane Melchior-Durand & Loïc Sécheresse (ed. Manolosanctis).