– Les Poils, de Grégory Mardon –

Gladys est formelle : jamais elle ne trompera Fabrice !
Mais cette affirmation se voulant pourtant rassurante parvient au contraire à semer le doute dans l’esprit de Fabrice : comment Gladys peut-elle être aussi sûre de ce qu’elle avance ? Pourquoi leur couple ne serait-il pas – comme tant d’autres – sujet à l’érosion du temps qui passe ?

Du coup, Fabrice se décide à prendre le taureau par les cornes et agir avant que la routine ne pointe son nez dans leur petite vie tranquille. Le gros ours velu qu’il a coutume d’être passe donc chaque centimètre de son corps au rasoir pour se transformer en un homme nouveau, glabre et attentionné.
Le résultat est au-dessus de ses attentes : Gladys raffole de cet épiderme lisse et soyeux dont le contact l’emporte directement au septième ciel… et par la même envoie la routine au tapis. A un tel point que Gladys à l’impression de coucher avec un autre homme, et le fait d’aimer ça la tracasse : passerait-elle donc à côté de nombreuses expériences aussi savoureuses en s’enfermant dans son rôle de midinette fidèle et dévouée… voire même coincée et tristoune ?!
Pire que la routine, c’est la tentation et l’excitation liée à l’interdit qui viennent alors semer la discorde dans le couple…

 

Traité par Houellebecq ou Beigbeder, nous aurions bien vite assisté à la révolution sexuelle de Gladys à grands coups de sex toys et de boites à partouzes ; oui, mais là, on est chez Dupuis, que diable ! Et alors, me direz-vous ? Dupuis ou non, Grégory Mardon conduira tout de même son héroïne à s’essayer aux sex toys ou à expérimenter les boites à partouzes, sauf qu’au lieu de sombrer dans le voyeurisme provoc’ et glauque, il aura l’intelligence d’aborder ces thèmes via le regard innocent et pur de son héroïne. Ainsi, on trouvera cela presque mignon lorsque – le rose aux joues – la jouvencelle piquera un vibro’ à sa patronne, ou encore quand – un peu honteuse mais excitée comme une adolescente à son premier rendez-vous – elle cédera au plaisir coupable de se laisser aborder (et plus si affinités) par un bel inconnu.

Un album léger et primesautier, à déguster comme un bonbon acidulé ; petite friandise mélangeant habilement la petite pointe de piquant qui titille à cet arrière-goût sucré qui laisse en bouche une douceur des plus agréables.

Les poils, de Grégory Mardon (ed. Dupuis)

4 Comments

on “– Les Poils, de Grégory Mardon –
4 Comments on “– Les Poils, de Grégory Mardon –
  1. Pingback: - Les Poils, de Grégory Mardon -

  2. @ Guillaume : oui, oui, je vois bien le côté un poil (héhé) excitant de Gladys, qui fait l’innocente prude mais qui mine de rien n’en pense pas moins… héhé !

  3. Pingback: – C’est comment qu’on freine ?, de Grégory Mardon - | LA RUBRIQUE-A-BRAC

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *