– Freaks’Squeele, de Florent Maudoux –

Avis aux lecteurs : si vous êtes friands de critiques négatives et mesquines, qui attaquent et qui démolissent, passez votre chemin : celle-ci sera un véritable tsunami d’éloges !
Ceci dit, comment pourrait-il en être autrement quand on décide de rédiger une chronique sur une pépite comme Freak’s Squeele !?

Déjà à l’époque le premier tome avait fait l’effet d’une bombe : une explosion graphique allant piocher le meilleur du manga, du comics, et de la BD franco-belge pour nous raconter les aventures d’un trio de bras cassés aussi attachants que maladroits intégrant une école de super-héros aux méthodes plutôt douteuses et des plus controversées.
Un peu comme si Marvel s’était implanté au Japon pour nous mitonner une sorte de Harry Potter à la sauce Monthy Python… et si cette tambouille mélangeant allègrement les genres pouvait paraître un poil indigeste sur le papier, elle se révéla succulente tant le chef Maudoux sut la réaliser avec talent et ingéniosité : un visuel flamboyant, un humour décapant, une action trépidante, des références à la pelle, et une tripotée de héros aussi charismatiques qu’originaux plongés dans des situations aussi improbables que réjouissantes !
Une véritable découverte que cette série.

Mais après un début si convaincant, maintenir le cap tenait du défi insurmontable !
Et bien, ce défi, Florent Maudoux l’a relevé les doigts dans le nez ! Et je dirais même plus, ce bougre de petit génie a carrément réussi à hisser le niveau un cran plus haut. Alors qu’au long des deux premiers tomes nous nous amusions gentiment à suivre les frasques de nos héros patauds, baladés de droite et de gauche au gré des épreuves farfelues que leur soumettaient leurs professeurs, au second plan se dessinait subrepticement la trame d’une histoire beaucoup plus complexe. Ainsi, à la fin du deuxième opus était révélée l’infâme machination qui se tramait depuis le début et marquait le réel commencement d’une grande aventure, haletante et pleine de rebondissements !

Le tome 3 démarrait donc sur les chapeaux de roue, s’ouvrant sur un épique combat contre l’école rivale ; combat tournant vite au massacre et reléguant nos pauvres héros à l’impopulaire rang de super-vilains ! Les malheureux s’évertuèrent donc à redorer leur blason, suant eau et sang pendant près de 150 pages pour former un champion surentrainé qui représenterait valeureusement et fièrement leur université… Et de s’achever sur un cliffhanger de folie, laissant ledit champion dans une position pour le moins délicate.

Et nous y voilà : le tome 4, grandiose !
Où l’on connaîtra le dénouement de ce combat aux enjeux majeurs.
Où l’on assistera à la fin d’une première saison sans aucun défaut, et à l’ouverture d’une saison deux des plus prometteuses.
Où l’on découvrira encore plus en profondeur les différents protagonistes ; leurs origines, leurs craintes, leurs ambitions, leurs sentiments les plus intimes…
Où l’on verra apparaître de nouveaux héros tous plus atypiques les uns que les autres, aux pouvoirs inattendus, surpuissants… ou juste inutiles.
Où l’on tremblera pour notre trio aux prises avec une horde de loup-garous aux dents acérées et d’hommes de main des triades chinoises aux tatouages magiques.
Où l’on sera encore une fois éblouis tant le coup de crayon virtuose de « Guizmaudoux » nous enchantera les rétines.
Où l’on croira parfois avoir une photo sous les yeux tant le travail sur les ombres et les lumières sera précis et délicat.
Où l’on hallucinera tant les magnifiques pages en couleurs apparaîtront pile au moment opportun pour répondre si parfaitement aux pages en noir et blanc (tout aussi sublimes).
Où l’on souffrira de vertiges tant les personnages évoluant devant ces décors non-encrés et aux mille détails sauront accentuer la profondeur du champ.
Où l’on sera décoiffés tant le découpage parfaitement fluide et les cadrages millimétrés nous immergeront dans les scènes d’action débridées.
Où l’on se forgera des abdos d’acier tant la poursuite en pédalo (si, si !) nous fera rire aux éclats.
Où l’on s’amusera comme des p’tits fous à repérer, dénicher, et traquer le nombre incalculables de clins d’œil à d’autres séries ou au cinéma de genre habilement dissimulés au 23ème plan.
Où l’on appréciera, entre deux vannes potaches, quelques petites piques bien senties contre les télé-réalités débilisantes, les starlettes qui s’la pètent, l’orientation subjective des média, la discrimination positive, ou encore l’indifférence générale envers la Birmanie…

 

Où l’on prendra pleinement conscience de tenir entre les mains l’un des must de la BD tout public, si ce n’est carrément ce qui se fait de mieux actuellement dans ce domaine…
Freak’s Squeele : la référence du divertissement intelligent et de qualité, tout simplement.

Freak’s Squeele – Tome 4, de Florent Maudoux (ed. Ankama)

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