– Les larmes de l’assassin, de Murat, d’après Bondoux –

Les larmes de l’assassin est un roman de Anne-Laure Bondoux racontant l’étrange rencontre entre Paolo, jeune garçon de Patagonie, et Angel, assassin en cavale.
Paolo mène une vie triste et solitaire : vivant dans ce lieu désertique et inhospitalier où les terres arides de l’extrême sur du Chili rencontrent les eaux glaciales du Pacifique, seul avec des parents le considérant comme un animal de plus à leur cheptel, son unique compagnie étant celle des serpents.
Angel, las de fuir à travers le pays voit le salut en ces terres oubliées et décide de s’installer dans la seule habitation y ayant jamais été construite. L’assassin tue donc les parents de Paolo, mais une dernière once d’humanité le garde de réserver le même sort au gamin.
Les deux âmes en perdition cohabiterons donc, apprendrons à se connaître, à s’apprivoiser, à s’apprécier… à s’aimer comme un père et son fils ?

Traitant de mort et d’amour, de meurtre et de renaissance, de solitude et d’âme sœur, Les larmes de l’assassin est un roman jouant sur les oppositions, dur et touchant à la fois, provoquant des sentiments contraires assez déconcertants et des questions troublantes quant à la morale de cette histoire.

 

Mais Les larme de l’assassin est aussi une bande dessinée, Thierry Murat ayant réussi le difficile pari de traduire en images l’intense sensibilité des mots. Grâce à ses grandes cases larges et silencieuses, on comprend la solitude qui règne sur ces vastes contrées, et à quel point le temps s’y écoule lentement. Grâce à sa palette de couleurs, on ressent le froid glacial de l’hiver, la chaleur infernale de l’été, la profondeur abyssale de la nuit. Grâce à son trait délicat et expressif, on devine la joie, la tristesse, la peur, ou le doute à travers le doux visage de Paolo. Grâce à ses ombres masquant constamment le regard d’Angel, on ressent le profond mystère entretenu par cet homme secret et renfermé…

Les larmes de l’assassin est une étrange rencontre entre Paolo et Angel, donc, mais aussi une jolie rencontre entre Anne Laure Baudoux et Thierry Murat, doublée d’une belle invitation au voyage : voyage au bout du monde, voyage aux tréfonds de l’âme humaine…

Les larmes de l’assassin, de Murat, d’après Bondoux (ed. Futuropolis)

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  2. Cette bd n’est pas seulement la traduction en images du roman, c’est un majestueux travail d’adaptation et d’écriture. En effet, Thierry Murat a su épurer et sublimer le roman. Moins de mots, davantage de non-dits, plus d’émotions et un final magistral, beaucoup d’épure pour nous mettre face à des sentiments et des émotions justes et universels. Un magnifique travail d’auteur et de dessinateur a saluer !

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