– Le Roi Oscar et autres racontars, de Tanquerelle & De Bonneval, d’après Riel –

Pour les malheureux n’ayant pas eu la chance de lire La Vierge Froide (ed. Sarbacane, 2009), revenons un peu sur l’origine de ces racontars. Dans les années ’50, Jorn Riel – ethnologue et écrivain danois – a bravé les hostiles et glaciales contrées du Groenland pour y suivre les trappeurs solitaires vivant de la vente de peaux d’ours et de phoques. Mais loin du reportage ethnographique auquel on aurait pu s’attendre, l’auteur a préféré décrire leur rude quotidien à travers les histoires que ces gaillards se racontent le soir dans leurs p’tites cabanes en bois. Vraies ou fausses, qu’importe – de toute façon il décrit lui-même ses racontars comme des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges ou inversement – ce qui compte c’est qu’elles soient passionnantes !

A travers ces contes, il nous expose les difficultés et les dangers omniprésents dans cet enfer blanc – le froid qui vous glace les sangs, la solitude qui vous ronge la raison, la routine qui vous plombe le moral, la nuit polaire qui vous prive de soleil des mois durant – mais tout en parvenant pourtant à garder un ton léger et burlesque, plaçant cette dure réalité arctique en toile de fond sur laquelle il tracera les portraits de vieux grigous, poètes, philosophes, aventuriers, parfois bourrus, souvent joviaux, toujours prêts à lever le coude pour se réchauffer… et tellement attachants !
Et si dans La Vierge Froide c’était avec un immense plaisir que nous rencontrions cette joyeuse bande d’énergumènes, c’est avec une joie décuplée nous ferons plus ample connaissance avec eux dans Le Roi Oscar.

Dans cette seconde fournée, nous verrons entre autre comment Vieux-Niels se liera d’une tendre amitié avec un cochon, nous assisterons à une véritable guerre psychologique entre Lause et Siverts pour l’accès à des chiottes décents, ou suivrons Lodvig trimballer le cadavre de son compère à travers tout le Groenland pour réunir ses amis trappeurs et lui offrir des funérailles dignes de ce nom !
Encore une fois l’adaptation en BD juste et fidèle de Gwen De Bonneval fait mouche et le dessin de Tanquerelle nous enchante, sachant se faire tantôt caricatural pour rendre au mieux les trognes pas possibles de nos lascars, tantôt somptueux et magistral pour nous émerveiller avec ces superbes paysages du bout du monde.

Notre talentueux trio d’auteurs nous offre donc avec ces quatre nouveaux racontars, un second voyage vers ces rudes contrées où le mercure ne dépasse jamais le zéro mais où règne une chaleur humaine à faire fondre la banquise.

Le Roi Oscar et autres racontars, de Tanquerelle & De Bonneval, d’après Riel (ed. Sarbacane)

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